LA CHRONIQUE DE ROMAIN BOFI – Je suis GRECO, et je pleure une maman…

LA CHRONIQUE DE ROMAIN BOFI – Je suis GRECO, et je pleure une maman… – Photo : Manade Saint Antoine et JMLO Lopez

Le jour se lève, le soleil envahit peu à peu les prairies et fait scintiller l’herbe, les branches glacées par le froid hivernal. Ce jour là devait être comme un autre… mais j’entend au loin des murmures, des messes basses de mes congénères. Les taureaux de la manade Saint Antoine se sont rassemblés, comme si quelque chose c’était passée.

Les cocardiers et les vaches s’approchèrent de moi, laissant les petits veaux et taureaux jeunes derrières eux, et, là, dans un silence collectif, une voix s’éleva « Elle n’est plus là »…

Moment terrible, moment d’émotion intense et un chagrin lourd jusqu’au bout de mes cornes m’envahit. Je ne verrais plus Florence… cette maman de coeur… celle qui a toujours cru en moi…

Pourquoi ? Pourquoi elle ? Pourquoi ce monde est-il si cruel ? Les questions valsent dans ma tête et tourbillonnent dans le drame.

Elle croyait tellement en moi, tellement, que je rêvais tous les jours de lui offrir le titre suprême de Bioù d’or. Je la revois, les yeux pleins d’étoiles et de fiertés lors de la finale du trophée des AS à Arles, elle était fière de moi !

Foutue blessure, est ce ma faute ? j’aurais du faire attention, et j’aurais pu participer à une saison complète et rivaliser avec les meilleurs, et peut être… que j’aurais gagné le titre… et si… et si… je ne sais plus… je ne sais pas… je suis sous le choc… je ne sais plus …

Aujourd’hui, je suis orphelin d’une maman de coeur… je l’aimerais pour toujours… et, je veux que de là haut, elle soit fière de moi…

Nous nous reverrons, mais pas encore, pas encore

Au revoir Florence, et merci.

 

Texte : Romain Bofi