La course à la cocarde, une longue histoire…

La course à la cocarde une longue histoire...

La course à la cocarde, une longue histoire…

La course à la cocarde une longue histoire…. Un homme, un taureau : voilà les éléments d’un postulat où l’inconnu est de règle, et depuis fort longtemps, des générations de jeunes gens agiles et sûrs, essaient d’y répondre.

Tout a commencé peut être à l’aube de notre civilisation, lorsque le chasseur en quête de nourriture attaqua le boeuf aux cornes en lyre, au fond des marais et fondrières. Ce fut alors les premières feints et les premières blessures. Puis le temps aidant, l’on en vint à dompter l’animal et même à y fixer un joug d’attelage. Mais le fauve était bien trop fier ! Et souvent l’araire était entrainée vers la sansouiro voisine.

Mais, le laboureur savait à l’occasion profiter de l’élan de la charge et de cette « fuite en avant », et dans la cour du mas transformée en arène , on s’étudiait et on mesurait à mains et cornes nues. Longtemps après, les possesseurs de troupeaux eurent l’idée de sélectionner les bêtes les plus belliqueuses, et de les produire au cours des fêtes. Le boeuf de Camargue venait alors de gagner ses lettres de noblesse ; désormais, il était « Lou Bioù », proche parent du Minotaure !

Et ce bioù, on allait l’adorer dans les cirques et les amphithéâtres, désormais rendus à leur rôle primitif. Et les clameurs de tout un peuple en liesse, allaient glorifier ces cornupèdes à l’égal de Mithra.

Il y eut, bien sûr, une évolution constante, on posa des cocardes, puis on les enleva ; le garrot fut à l’honneur, puis on le rejeta , les hommes aussi évoluèrent en esprit et en aspect. La tenue blanche devint l’armure d’un chevalier, quelquefois batailleur, mais toujours vaillant !

Mais, au-delà de ces évolutions, de ces transformations, il y a toujours dans une piste un taureau noir, et face à lui des raseteurs qui continuent à travers leur art, a glorifier l’ame de la Provence et du Languedoc.

Et, souhaitons que longtemps encore se dessine sur le sable de l’arène, la savante ellipse qui dessine une géométrie où le postulat est toujours remis en question, et ce pour notre plus grand plaisir.

 

TEXTE DE Jean Claude Dufau – Camariguo – Mai 1982

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