VIRAT, le magnifique…

Virat ce cocardier de Légende

Virat, ce cocardier de Légende.

Parmi les cocardiers les plus célèbres du XXIème siècle, celui de la devise rouge et verte, demeure comme l’une des plus grandes vedettes de la course libre. Virat, l’alliance de la glace et du feu. Une apparence tranquille, paisible, lisse et à la fois somptueuse et princière. En surface. Car à l’intérieur Virat est un véritable char d’assaut, prêt à fondre sur  quiconque osera le défier dans les yeux. Instigateur, vif, alerte et méthodique, telles furent une partie des qualités de ce grand et brillant cocardier.

Un véritable savant du raset, un artiste de l’anticipation, passé maître dans l’art du placement, du coup de barrière. Un taureau à la prestance royaliste, le port de tête haut, l’allure fière, et doté d’une puissance naturelle des plus incroyables.

Virat est aussi le symbole de la montée en puissance, comme révolutionnaire de la nouvelle « manade ». Les couleurs sont toujours les mêmes, mais désormais les bious de la Tour d’Anglas, courent et concourent sous le nom de Nicollin.

Virat débute sa carrière au petit trot et sort peu jusqu’en l’an 2000 et effectue sa première sortie chez lui, à la tour d’Anglas où il finira ses jours.

En 1999 avec seulement trois courses de protections dans les pattes, il participe aux adieux de Patrick Siméon dans les arènes de Sommières. Quelques mois plus tard il sera baptisé de son nom dans les arènes de Beauvoisin, l’une des arènes fétiches de la devise.

L’ascencion est fulgurante. En 2001, Virat cours au Trophée de l’Avenir. Sept sorties toutes les plus impressionnantes les unes que les autres notamment à Marguerittes, Aigues-Vive ou Sommières. Virat fait remarquer sa vaillance et sa noblesse, dominant les tenues blanches de la tête et des épaules.

En 2002, la domination de Virat est presque insolente. Il rafle tous les prix. De la Provence jusqu’au Languedoc on admire se cocardier de par sa beauté admirable, sa générosité dans l’effort, sa grandeur, son charisme. Virat illumine la piste et force le respect. Ses accélérations fulgurantes, ses arrivées au bois son comme autant de souvenirs impérissables. Cette année-là le cocardier rafle tous les prix, devient une star et c’est sans aucunes contestations possible qu’il reçoit en fin de temporada le titre suprême de Biou d’or.

La saison 2003 est nettement moins bonne. Malgré quelques trophées accrochés à son tableau de marche, Virat est victime, en Arles, le jour de la finale du trophée des As d’un coup de crochet à l’œil, qui le rendra borgne. Le début d’une série de galères.

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Mais nul phénix de Camargue ne peu renaitre de ses cendres… En 2004 Virat est de retour au plus haut niveau. Au sommet. Fort, puissant et plus dominateur que jamais. Sabril Allouani et Benjamin Villard seront les principaux adversaires du cocardier. Le Vendarguois offrira un quart d’heure d’anthologie le 15 aout au Grau du Roi. Qui ne se souviens pas ce cette course folle effrénée un jour de Palme d’or à Beaucaire lorsque Benjamin et Virat traversèrent la piste tambours battants, comme aimantés, jusqu’à briser ensemble les planches dans un bruit du tonnerre. Cette temporada 2004 en tout point exceptionnelle se termine par un nouveau sacre. Virat devient roi des cocardiers pour la deuxième fois en remportant le Biou d’or 2004. Hèlas lors de la finale du Trophée des As à Nîmes, nouveau coup dur. Lors d’une de ses fabuleuses poursuites, Virat heurte violemment les planches et reste groggy, la faute à un traumatisme cervical important.

Virat ne sera plus jamais le même. Il remporte bien le Trophée des Maraichers en 2005 à Chateaurenard, mais dès lors ne cesse d’alterner entre prestations brillantes et blessures récurrentes.

Son corps athlétique, de dieu grec, aura eu raison de lui, et d’une carrière qui aurait dut être bien plus grande.

En 2008, Virat s’offre une petite tournée d’adieux. Il sort à Beaucaire, puis Nîmes, mais c’est à Beauvoisin, là où tout avait commencé, que cet immense cocardier tire sa révérence, sous les yeux embués Geoffrey Barbeyrac et de son pélot de toujours, Jean-Pierre Durrieu. Benjamin Villard, sur un ultime raset, lui ravi sa dernière cocarde dans un grand coup de barrière!