ANDRE DOULEAU, premier vainqueur du Trophée des As

ANDRE DOULEAU, premier vainqueur du trophée des As

André Joseph Douleau est né un 22 janvier 1923, en Arles, où ses parents, originaires de Vallabrègues vinrent habiter dans la cité arlésienne lorsque le patriarche Douleau fut embauché comme cheminot.

Cadet d’une fratrie de trois garçons, Dédé, son surnom, va très tôt suivre les prés de son frère Alfred de trois ans son ainé, raseteur amateur.

En 1945, la course libre d’après-guerre reprend ses droits et Dédé, fraichement marié à Gilberte, débute en blanc avec pour tourneur son frère Alfred.

En Avril 1945 il se distingue en Arles, chez lui, où les tribunes l’acclament après un combat de titan mené face au taureau Saint-Laurentais de Pouly.

Durant son apprentissage André Douleau se mesure aux plus grands cocardiers du moment : Sarraïe de Delbosc, Mecano de Blatière, Boumian de Pouly et joue la concurrence avec les vedettes en blanc de l’époque que sont les Julien Rey, Lucien Volle ou les frères Clément pour ne citer qu’eux.

En 1947 son frère Alfred se retire des pistes et laisse sa place à Etienne Paulet qui restera aux côtés de Dédé tout au long de sa carrière.

En 1948 il se classe à la troisième place de la Cocarde d’or avec quatorze points et à seulement trois longueurs de Volle lauréat du jour.

L’année suivante débute mal avec deux coups de cornes : le premier à Lunel en avril par le taureau Maquisard de Raynaud puis un mois plus tard à Nîmes par Vanneau de Blatière. Dix jours plus tard, à Châteaurenard il va raseter à la perfection le célèbre et réputé Vovo. Quelques semaines plus tard, Douleau remporte le premier grand trophée de sa jeune carrière en s’adjugeant la Palme d’or à Beaucaire.

En 1950 la carrière de l’arlésien prend corps et s’épaissit en triomphes. Ainsi il remporte, chez lui la Cocarde d’or avec six unités de plus que Lucien Volle. Une semaine plus tard, le grand Gandar lui inflige une sévère rouste lors de la Corne d’or à Eyragues. Il restera près de trois semaines sous surveillance au sein de la clinique Jeanne d’Arc en Arles. Malgré cette blessure la critique lui reconnait une incontestable supériorité, une prestance hors du commun, un travailleur acharné, un lutteur, téméraire, impétueux et qui affronte tous les taureaux les yeux dans les yeux.

En 1952 il remporte le Trophée Provençal, ancêtre du Trophée des As, avec plus

392 × 290

de 100 points d’avance sur son frère Roger Douleau. Trophée qu’il soulève également l’année suivante à Nîmes.

Dédé poursuit sa moisson de victoires en 54 et 55, année où le Trophée des As prend son nom définitif.

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La saison 1956 débute par un drame colossal pour la course libre et surtout pour Dédé : le 8 avril à Saint-Rémy-de-Provence son ami Antoine Tosi est blessé mortellement par Cigalié de Rebuffat. Un évènement tragique qui va pourtant booster Dédé pour une saison qualifiée à l’époque comme la plus aboutie du raseteur arlésien. C’est d’ailleurs chez lui en Arles qu’il remporte sa deuxième Cocarde d’or après une lutte acharnée avec Manolo Falomir qu’il ne devancera que d’un petit point. Il se classera cette année la troisième du Trophée taurin.

En 1957, Dédé Douleau subit la dix-septième blessure de sa carrière à Fontvieille où son tendon d’Achille déjà fragile cède totalement. Pour la médecine, le raseteur est perdu pour la course libre. Pourtant il se classera sixième du Trophée des As remporté par le juvénile Falomir.

Mais Dédé ne peut plus courir, sa carrière en tenue blanche est belle est bien terminée. Mais la foi, qui ne le quittera jamais le conduit vers l’art du rejoneo. En Avril 1958 il débute à dos de cheval aux Paluds de Noves puis se produit chez lui en Arles et aux Salins de Giraud.

 

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En 1960 l’incroyable se produit, Dédé, invincible reprend le crochet à 37 ans et ne va désormais courir que pour le plaisir de toucher quelques cornes  et remporte le 10 juillet 1961 son dernier trophée, dans ses arènes d’Arles en recevant le trophée des Arlésiens lors de la Cocarde d’or au cours de laquelle il se classe quatrième derrière un autre Dédé légendaire, Soler.

Après un jubilé dans le village de ses aïeux à Vallabrègues en 1970, Dédé intègre l’amicale des raseteurs.

Au cours de sa brillante carrière le raseteur arlésien aura concouru auprès des plus grandes tenues blanches, dans les pistes les plus prestigieuses parmi lesquelles ses préférées que furent Arles évidemment, mais aussi Beaucaire ou Châteaurenard. Et que dire de ses adversaires à la réputation frissonnante, comme le terrible Vovo, Gandar mais aussi Cosaque et Pescalune de Lafont ou Regisseur de Raynaud parmi les plus célèbres.

André Douleau s’est éteint le 30 novembre 1993, chez lui à Beaucaire.