C’était mieux avant…

C’était mieux avant…

 

Il parait qu’avant c’était mieux. Plus de taureaux, de meilleurs raseteurs, les arènes pleines etc…

Dans ce dicton devenu légion chez certains, nous oublions quelque part que l’être humain bonifie toujours inconsciemment ce qu’il a vécu il y a des décennies.

N’importe lequel de vos souvenirs de courses camarguaise ramène toujours à une action, un raset, un taureau ou un raseteur.

Mais pourquoi dit-on cela ?

Il est vrai qu’il y a quelques années le phénomène Christian Chomel, comme André Soler avant lui avaient amené une nouvelle vision du raset que beaucoup cherche encore aujourd’hui. Patrick Castro aussi à sa façon a apporté sa pierre à l’édifice, une nouvelle approche, et plus récemment Sabri Allouani.

Mais qu’est-ce que veut réellement voir le public ?

Et bien la question reste entière mais une partie de la réponse se trouve dans ces souvenirs d’antan justement.

Il faut également savoir que tout ce qui est lié à une émotion cimente un souvenir, tout le reste disparait à plus ou moins long terme.

Derrière cette phrase se cache en fait tout le mécanisme cérébral de chacun, car, à en croire les vidéos relatant les courses d’antan, il n’y a rien de ce que suppose les têtes pensantes de la course camarguaise. Pourtant les bons souvenirs sont là, bien présent à l’esprit des aficionados.

Alors vivons nous moins d’émotion qu’auparavant ? Et pourquoi ne prenons-nous pas ces émotions ?

Peut être parce que nous sommes assommés d’information, plus ou moins réaliste sur qui fait quoi, avec qui et pourquoi ! Et puis certainement que nous n’avons pas suffisamment confiance en ce que nous pouvons proposer. Nous laissons certainement trop de place aux ragots, et à un manque d’organisation du public averti mais aussi du néophyte qui serait enclin à recevoir ces émotions et à y revenir, pour en vivre d’autres.

Nous avons énormément de niveau de courses différent, a des tarifs allant du gratuit jusqu’à 18€ la places et ceux à quelques kilomètres à la ronde.

Mais pour qu’elle information a-t-on sur la qualité qui pourrait justifier un tel écart pour un néophyte ?

Et puis, même quelqu’un qui souhaiterai voir une course comptant pour telle ou telle compétition et qui n’aurait qu’une bribe de renseignement sur ce qu’il va voir. Et le travail sur ce point est considérable. A l’heure ou des milliers d’offres proposent de quoi se divertir et bien nous ne sommes devenus pour certains qu’un divertissement de plus dans l’amas d’informations sur les réseaux sociaux ou sur d’autres supports.

Revenons aux émotions palpables qui sont là sous nos yeux. Nous en vivons à toutes les courses, et toutes d’intensité différente. Par un taureau qui impose le respect, un raset osé ou encore une compétition sous tension. Tous ces aspects ramènent à des émotions et l’interprétation que nous en faisons. La plupart du temps ces émotions sont décuplés avec l’importance et l’enjeu de la course.

Ne perdons pas de vue que la vie entière est faite d’émotion. Comprendre la manière de la créer est la clé du succès de la course camarguaise et nous n’en sommes pas si loin.

Reste aujourd’hui à donner le plus d’outils possible pour capter tous ces aspects, comprendre ce que le comportement d’un taureau peut avoir comme influence sur les émotions justement ou encore l’engagement et l’état de forme d’un raseteur peu l’amener à se dépasser et à transmettre ces émotions et en adapter la compétition.