L’ère Jean Lafont, de gloires en gloires…
L ère Jean Lafont de gloires en gloires. Jeune avocat stagiaire, Jean Lafont signe le 21 decembre 1945, un compromis de vente visant à racheter l’intégralité du troupeau des frères Delbosc.
Depuis sa « maison aux volets vert », Fernand Granon suit avec implication l’avancée de « sa » manade puis la vente au frère Delbosc. Depuis son quartier géneral du Cailar, Granon transmet tout son savoir au jeune Lafont pour tenter de pérenniser l’avenir de la devise rouge et verte. Pour cela, le nouveau patron de la manade engage deux des meilleurs gardians de l’ère Granon : Paulin Girard et Jules Périer.
En 1946, à Beaucaire se révèle le cocardier Cafetié, qui fait reculer les hommes. Tellement qu’il ne recevra aucun raset durant son quart d’heure. Quinze jours plus tard il réitère la performance lors de la cocarde d’or, en Arles, gardant son frontal intact. C’est ensuite le taureau Pescalune qui assure la renommée de la manade.
Vif, rapide et brutal, il rappelle le célèbre Sanglier. Selon Lafont, il est le meilleur taureau de sa manade pendant les années 1947 et 1948. Chaque action est un coup d’éclat. Les barrières se brisent comme du petit bois sous les coups de boutoirs du cocardier du Cailar. Hélas un jour à Nîmes, Pescalune s’abîme sérieusement et Lafont pessimiste quant à son rétablissement doit mettre un terme à sa brillante carrière, à onze ans.
En 1950, c’est le dénommé Cosaque, six ans, qui se révèle à Nîmes, un taureau rapide comme l’éclair, vif, qui blesse les raseteurs Lopez et Eyraud dans l’amphithéâtre gardois. Six ans plus tard c’est devant un public scandant son nom qu’il réintègre le toril d’Arles lors de la cocarde d’or 1956 qu’il remporte sans contestation puis remporte le Biou d’or, tout fraichement instauré deux ans avant. Il décède en 1958 et est enterré près de la tour d’Anglas.
En 1960, Fernand Granon fier du travail accompli par Lafont, décide de lui céder la totalité de ses pâturages, certains que ses taureaux chéris auront de l’herbe à l’année, et en, abondance. Fernand Granon s’éteindra la conscience tranquille, le 21 février 1963.
Arrivent ensuite les cocardier Cailaren, biou d’or exæquo avec Loustic de Laurent en 1967 puis Joinville, lauréat en 1972 à seulement quatre ans et handicapé d’un œil.
Puis vient le grand Ventadour, qui se révèle à Marsillargues puis fera se déplacer les foules de Provence et du Languedoc à chacune de ses sorties.
Le revistero Mario écrivait de lui dans l’Estrambord « Ventadour est le type même de l’extrême rapidité. Ses départ son foudroyants et ne laissent aucune place à la fantaisie. Il faut absolument passer la tête d’abord pour se savoir en meilleure sécurité. Et encore il y a l’espace jusqu’à la barrière, qu’il faut parcourir pour ne pas être coincé. ». Ce cocardier légendaire remporta le biou d’or en 1977 et 1979. Année où il fut sacré meilleur cocardier de la finale du trophée des As. Lors de laquelle le talent d’un certain Christian Chomel éclaboussa les travées.
Après Furet, Biou d’or en 1986 débarquent Ourrias et le grand Barraïe qui raflent tous les trophées. Barraïe étant nommé Biou d’or en 1988 et 1989 et formant avec Chomel un duo de légende. En 1992, Barraïe devient le premier cocardier à être sacré Biou d’or pour la troisième fois. Il reçoit même le trophée honorifique de « Biou d’or des Bious d’or » puis effectuera sa dernière sortie le 23 mai 1993 dans les arènes de Nîmes. Ce cocardier de légende rejoint le paradis de taureau le 15 mai 2007 à l’âge de 27 ans. Dans les verts pâturages des près de Sainte Anne. Où Louis Nicollin qui avait racheté la manade dix ans auparavant lui fera ériger une stèle.
Jean Lafont, mage de la course camarguaise, façonneur de cocardiers de légende s’éteindra le 13 janvier 2017 à l’âge de 94 ans.
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