La Charte de la Course à la Cocarde (partie 4) : Présidence des courses
C’est en 1964, lors du 19ème Congrès de la course libre se tenant à Nîmes, que l’Association Fédérale des Clubs Taurins de Provence et du Languedoc est créée, et adopte le « Projet VIGNON », du nom du chef de chronique taurin Midi Libre, à l’origine du projet initial. Il est mis en place dès 1966 où, dès lors, la course à la cocarde détient son premier règlement : la Charte de la Course à la cocarde. Avec lui, l’appellation « Course libre« , même si elle a perduré durant de nombreuses années, devient caduque et se transforme en « Course à la cocarde« .
Nous allons revenir sur les différents points de cette charte, origine de nos statuts actuels.
CHAPITRE 4 : Présidence des courses
ART 1 – Le président de la course aura tous pouvoirs pour faire appliquer et respecter les dispositions de la Charte.
Le montant intégral des primes annoncées par l’organisateur sur ses affiches ou tous autres moyens de propagande, sera remis par l’organisateur au président de la course, avant la sortie du premier taureau.
Il dispensera les surprimes très honnêtement et ne devra pas attendre les toutes dernières minutes pour primer fortement un attribut.
Il aura charge de régler aux razeteurs, le montant intégral des attributs par eux enlevés.
Il devra, sauf pour les taureaux neufs ou jeunes, affecter les primes des particuliers sur les cocardiers et au moment à leur convenance. Toutefois pourront être refusées les primes des particuliers à partir de la 13me minute de course, c’est-à-dire deux minutes avant la rentrée réglementaire du taureau.
En aucun cas le président de course ne pourra accepter des primes affectées à un seul razeteur.
Le particulier qui aura fait annoncer une prime sera tenu de la verser entre les mains du Président. Si l’attribut n’est pas enlevé, le Président affectera le montant de la prime à sa convenance.
Afin de donner plus de dignité aux courses ne pourront être annoncés des textes fantaisistes.
ART 2 – Sauf pour les taureaux jeunes dont le temps pourra être ramené à 10 minutes de course, tous les autres cocardiers, ou cocardières, devront rester en piste pendant 16 ou 17 minutes, c’est-à-dire de la sonnerie de sortie à celle de rentrée. Une ou deux minutes suivant le tempérament du taureau, seront accordées à celui-ci pour se reconnaître en piste. Il ne sera attaqué, qu’à la deuxième sonnerie et, dès cet instant, devra rester en piste pour combattre durant exactement 15 minutes.
Notamment pour les taureaux neufs, le président pourra observer un bref temps de répit après l’enlèvement d’un attribut. Ceci pour permettre au taureau, même à un grand cocardier, le temps de se reprendre après de rudes et longs efforts motivés par une forte « bourre ».
ART 3 – Le quart du montant de la prime affectée à la cocarde sera payé au razeteur qui ne l’aura que seulement coupée à ce moment-là. Si la cocarde n’est pas enlevée, le razeteur qui l’aura coupée recevra, dans ces conditions la moitié de sa valeur au lieu du quart.
ART 4 – Les razeteurs ne pourront jamais revendiquer un attribut si dans l’action où il tombe ils n’ont pas touché la tête du taureau. Le montant de l’attribut tombé sera payé au dernier razeteur qui aura touché la tête du taureau.
Les ficelles étant l’attribut qui provoque trop souvent des incidents, il est désormais décrété ceci :
– sera considérée comme enlevée toute ficelle qui ne sera plus attenante à la corne, étant précisé que, si retenue en dessous de la corne par une écaille ou toute autre cause, les deux extrémités sont pendantes de part et d’autre de la corne, elle sera également considérée comme enlevée, la corne étant alors nue.
ART 5 – En cas de désaccord entre deux ou plusieurs razeteurs au sujet de l’enlèvement d’un attribut, le litige sera réglé après la course afin de ne pas léser le public ni de briser la course d’un taureau. Si aucun accord ne peut intervenir, le montant de l’attribut sera entièrement versé dans la Caisse de l’Amicale des Razeteurs.
Les attributs enlevés après la sonnerie de rentrée du taureau ne seront pas payés aux razeteurs qui les auraient enlevés après le temps règlementaire. Par contre, leur seront payés les attributs enlevés pendant la sonnerie de rentrée ou au cours d’un razet dont le départ aura été effectué pendant la sonnerie.
ART 6 – Tous incidents relatifs à la non-observation du présent règlement seront consignés par le président de la course et signés, si l’un d’eux est présent, par un membre de la confédération. Avec tous les détails sur les incidents, les noms des parties en cause, un rapport sera envoyé par le président de course, au président de la Confédération (Me LACROIX, 22, rue Jeanne-d’Arc, Nîmes) pour sanctions à prendre envers les contrevenants.
A condition d’avoir réglé son droit d’entrée, tout membre de la Confédération aura le droit de pénétrer en tous lieux d’une arène (infirmerie, toril, piste, etc…), avant, pendant, et après la course, pour contrôler l’application du présent règlement.
[à suivre]