LA CHRONIQUE DE ROMAIN BOFI – Au clair de la lune, mon ami Pierrot… – Avec une photo de Robert Galdeano
« Au clair de la lune,
Mon ami Pierrot,
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot.
Ma chandelle est morte,
Je n’ai plus de feu,
Ouvre-moi ta porte,
Pour l´amour de Dieu. »
La nuit est tombé sur un mardi où l’émotion nous a envahi. La lune est là, haute dans le ciel, centre du monde entouré d’étoiles. Tu n’es plus là… les taureaux pleurent encore le grand homme de Camargue. Ils n’entendent plus le son de ta voix, ni le son de l’obturateur de ton appareil photo. La lueur, le clair de lune projette cette lumière blanche, que tu as rejoint pour l’éternité. La plume et les mots que tu nous a laissé, nous permettrons d’avancer dans le sens que tu as tracé, pendant tant d’années. Le jour où nous aurons le doute, la peur, l’inconfiance en nous, nous regarderons la lune, et nous te verrons, sur ton cheval, élever fièrement nos couleurs, nos valeurs, l’étendard de la culture camarguaise.
La nuit s’écoule, les nuages envahissent le ciel, la lune se cache derrière eux, nous sommes le mercredi 28 février. Comme la saint d’aujourd’hui, tu laisseras à travers l’histoire, l’emprunte de ton nom.
Le matin se lève. Comme un signe du destin, la neige tombe et envahit le sol de son manteau blanc. Le blanc, synonyme de « pureté », « liberté », le cheval blanc de Camargue.
Le ciel déverse sa poudre pour recouvrir de blanc éternel, la mémoire de Pierre Aubanel, légende parmis les légendes de la Camargue
Texte de Romain Bofi © Toril TV