LA CHRONIQUE DE ROMAIN BOFI – Quelques échos du passé 1923 – 1924 – D’après un texte de SANTEN (Camariguo Mars 1982)
En cet hiver 2018, avant la reprise de la saison, voici quelques échos d’un passé assez lointain, que nous avons pu recueillir dans des vieux journaux parus en 1923 et 1924.
Le 9 septembre 1923, dans les arènes de Nimes, était organisée une course au bénéfice des victimes de Fourques (catastrophe survenue aux arènes du village rhodanien). En voici le compte-rendu, sous la signature de “ Gorrito ».
« La course du 9 septembre, dénommée concours de manades, fut plutôt ce qu’en termes sportifs on appelle une exhibition, car aucun prix n’était prévu pour récompenser celui, des 7 principaux manadiers du Languedoc, ayant emmené le meilleur taureau. Seuls, les applaudissements chaleureux du public vinrent primer Fernand Granon, pour la belle course fournie par le Dogue. Après lui, serait classé Louis Robert, pour son excellent Caraque. Aux 7 manadiers d’ailleurs vont, sans réserve et sans partage, les remerciements des sinistrés de Fourques. Et voici, le résultat de la course, chaque taureau étant porteur d’une cocarde de 150,00 francs:
- 1) le Drapeau de Grand et Guillierme, enlevé par François.
- 2) Le Caraque de Robert, coupée par Melette, enlevée par Richard.
- 3) Le Bayrou de Raynaud Fils, enlevée par Cabanel.
- 4) Le Rempart de Courtin, enlevée par Bosc.
- 5) Le Dogue de Granon, coupée par François, enlevée par Toussaint.
- 6) Le Bataille de Baroncelli, coupée et enlevée par Toussaint.
- 7) Lagartijo d’Arnaud et Raynaud, coupée par Castello et enlevée par Requillette.
A noter que Bouterin et Navarito, bien qu’ayant fort travaillé, ne figurent pas au palmarès. Le dernier d’ailleur faillit être blessé par Le Dogue, sous la présidence ». Dans le même journal, on annonce pour le 30 septembre un grand gala tauromachique, en Arles : » Nous sommes heureux d’apprendre aux afeciounado que M. Comte, l’actif directeur de notre plaza, organise pour dimanche 30 septembre, une grande course de » compétitia » entre les manades de Provence et celles du Languedoc. Dix taureaux provenant des manades provençales: Viret-Saurel ainé -Barbier-Lescot père – Lescot Augustin, et des manades languedociennes: Robert-Arnaud – Grand Guillierme – Reynaud Fils et Baroncelli, seront porteurs de 4 000 Frs de cocardes 200 sur la tête à chaque taureau, et 200 à chaque garrot. Nous reparlerons de cette course qui est appelée à emmener à Arles les afeciounado de la course libre ».
A Nimes, le 26 juin 1924, avait lieu un spectacle tauromachique qui comprenait en première partie une course libre. Voici ce que l’on écrivit sur cette course : «La course libre par laquelle débuta le spectacle fut marquée par un accident pénible, Le Président de Fernand Granon infligea au jeune Bonel-Granito un coup de pointe au sein droit, qui nécessita le transport du vaillant raseteur à l’hôpital. Nous désirons de tout coeur qu’il soit vite guéri. Ce premier “ toro » fut après la sonnerie, décocardé par Cardonnet. Cyrano coupa cette ficelle ainsi que celle de Mithra de Baroncelli, et celle du Frisé de Courtin que Jean enleva. L’Aigues-Morten, de Grand Guillierme mit en lambeaux la chemise de Cyrano, et ne fut pas décocardé. Catalino écarta magistralement les trois derniers taureaux, comme seul, lui, sait le faire».
D’après un texte de SANTEN (Camariguo Mars 1982) retranscrit par Romain Bofi