La manade de L’Amarée

La vie des Manades

La Manade de l’Amarée

Les chevaux de la manade devant le mas de l'Amarée
Les chevaux de la manade devant le mas de l’Amarée

À la sortie ouest des Saintes-Marie-de-la-Mer, en direction du Bac du Sauvage. La route traverse le domaine de l’Amarée. Haut-lieu de la bouvine, où le marquis de Baroncelli vécut 35 années de sa vie de manadier, poète, mainteneur et même rénovateur des coutumes camarguaises ancestrales.

Dès les premières lueurs du jour, on peut apercevoir tout au long des clôtures de fil de fer barbelé qui longent la route les blancs chevaux, et noirs taureaux de la nouvelle manade de l’Amarée créée en 1967 par la Comtesse Louis de Courcuff née Séguier, propriétaire du Domaine de l’Amarée depuis 1800. Auparavant, ce domaine a toujours été une terre à taureaux louée à de grandes manades.

Ainsi en 1895, le Marquis de Baroncelli y installe sa manade Santenco et marque ses bêtes de la fameuse  » grasilho « . Son baile-gardian Louis Manaud, dit Lou Mazard, grand-père du maire et conseiller général des Saintes-Maries-de-la-Mer, Monsieur Hubert Manaud, y gardaient les bêtes à bâton planté et il ne faisait pas toujours bon sur cette terre exposée à tous les vents.

Les années 1900

En 1930, le Marquis de Baroncelli quitte le Mas de l’Amarée pour le Mas du  » Sim-beù  » où se trouve actuellement son tombeau et où résident toujours sa fille Riquette et son gendre Henri Aubanel.

En 1931, le Comte de Montaut-Manse prend la suite du Marquis et installe sa manade à l’Amarée où naîtront Arrogant et Coute-Negro, 2 grands cocardiers. Il y res-tera, jusqu’en 1957, date à laquelle il cèdera ses bêtes à l’avocat Maître Fontaine.

Enfin en 1967, la Comtesse de Courcuff-Séguier décide de ne plus louer son Domaine de l’Amarée et y installer sa propre manade qui prend le nom du Domaine.

Ainsi naît la manade de l’Amarée. Mais d’où vient ce nom Amarée ? L’amarée (en provençal amarèu) c’est l’amertume, très certainement l’amertume de cette terre salée et des embruns de la mer si proche qu’à chaque tempête, elle envahit marais et terres de ce domaine entre Rhône et étangs.

C’est ce qui se passa d’ailleurs lors de la dernière terrible tempête de novembre 82 et qui sinistra la manade Raynaud du Grand Radeau, rive droite du Rhône, alors que l’Amarée est sur le côté gauche, en partie protégée de ce côté-là par une digue, refuge providentiel pour les bêtes.

Jean Rubio distribuant le foin à ses bêtes

 

Origines

Créée en 1967, la manade de l’Amarée a été constituée par quelques bêtes de Maître Fontaine qui étaient déjà sur le pays et d’autres apports en provenance des manades Fabre-Mailhan, Fanfonne Guillierme et Chauvet-Chapelle.

Sa devise a pour couleur l’azur et l’ar-gent, sa marque est un A majuscule surmonté de la couronne comtale, l’escoussure est faite d’un aramon à l’oreille droite et d’un éperon à l’oreille gauche.

René Barbut a été baile-gardian de la nouvelle manade de 1967 à 1970. Pour lui qui était déjà le gardian de la manade Fontaine qui occupait précédemment le domaine, ce n’était que continuité. Quand il prit sa retraite, Gaston Ferraud lui succéda de 1970 jusqu’à son décès prématuré en 1976.

Actuellement et depuis fin 76, c’est Jean Rubio qui est le baile-gardian de la manade et le régisseur du Domaine, où en sus de taureaux. Il doit s’occuper du port-abri et de la promenade à cheval du Mas. Une des plus belles promenades de Camargue avec plus de 20 chevaux de pure race et un itinéraire qui traverse la  » sansouire « . Puis longe les berges du Rhône où  » chôment  » les taureaux et abondent les oiseaux aquatiques.
Jean Rubio est natif de Miramas. Passionné de bouvine, il a été gardian amateur chez Chauvet-Chapelle et Fabre-Mailhan. A l’Amarée, il essaie de sélectionner au mieux les bêtes de la manade, et ces dernières années. Il a réussi à avoir quelques vaches et un étalon de la manade Laurent.
Comme toute manade, la manade de l’Amarée a quelques  » amateurs  » qui la fréquentent. Tels Raoul Barthélémy, Benjamin Camp, Laurent Cavallini, Alain Eymard, Noël Galien, Auguste et Roger Puig, Raymond Savary, Robert Vidal.

Tiré du CAMARIGUO Magazine N°142 – Article rédigé par Marcel POL

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