Le célèbre GANDAR et l’accident de Vauvert

GANDAR et l’accident de Vauvert.

Le titre est évocateur, pour tous les gens de bouvine. Les aficionados, jeunes ou vieux, tous se rappellent un jour avoir entendu l’histoire de Gandar, le célèbre cocardier à une corne de la manade Blatière.

Nous sommes le 25 septembre 1950, et l’incident va ébranler la bouvine toute entière.

Gandar ça veut dire « voyou ». Jadis appelé « Grandes Bannes » le célèbre cocardier des Iscles tient son nom d’Arthur Blatière.

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En ce lundi 25 septembre, la royale de la devise verte et orange vient de courir dans les grandes arènes de Nîmes. Une royale qui faisait se déplacer les foules et qui ce jour-là avait remporté un franc succès avec les cocardiers Mioche, Lebret, Mécano, Vanneau, Coulobre et le dénommé Gandar.

 

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C’est Fredou Blatière qui conduisait la bétaillère en direction des pâturages familiaux. Sur les coups de 19h, le camion plein de bious, emprunte le passage à niveau de la ligne du Grau du Roi.Les barrières n’étaient pas baissées. Une micheline, venue de Nîmes et remplie d’aficiouna qui s’était délectés de la royale, percute violemment le camion. Le char fut traîné sur plusieurs dizaines de mètres. Seule la cabine résista, permettant à ses quatre occupants d’en sortir indemnes. Par contre, derrière eux, ce fut le drame.

 

Il pleuvait très fort, et la visibilité n’était pas des meilleures. Lors de l’accrochage avec le train, le simbèu Gàrri et Vanneau sont morts sur le coup. Mioche et Coulobre, étaient restés attachés dans le camion et furent plus tard transférés dans le char de Marceau et ramenés à la manade sains et saufs. Gandar lui, avait arraché sa corne droite, en se libérant du char dont il en était devenu le prisonnier. Il prit la fuite en compagnie de Mecano et Lebret.

Mecano regagna les Iscles le lendemain. Gandar et Lebret, eux, rejoignirent les prés de la Ville près de chez Montau-Manse. Le lendemain, Andre Blaquière, le gardian de l’époque s’en allait à dos de cheval récupérer les deux cocardiers, non sans appréhension. Le gardian ferma la marche derrière ses bious, affaiblis et apeurés par le terrible accident. Ils passèrent non sans mal les Prés de Président, la Basse Clapière, la Tour d’Anglas et arrivèrent au Pont des Touradons. Le lendemain, après une nuit auprès des siens, Mecano avait déjà meilleure mine.

Mais Gandar, lui, inquiétait. Il avait le crâne endommagé par une plaie béante, des côtes enfoncées et un tendon cassé. Le vétérinaire était pessimiste.

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Pourtant, huit mois plus tard, revoilà Gandar en piste. Nous sommes le 15 avril 1951 à Lunel et le cocardier miraculé entame une deuxième carrière et quatre ans plus tard, le cocardier des Iscles fut sacré Biou d’or. Le premier taureau à être couronné sur son seul nom, car en 1954 c’est la royale de Bilhau qui reçut cette première distinction.

Gandar fera sa despedida en 1958 à Nîmes à l’âge de 16 ans et s’éteindra en brave durant l’hiver 1963. Ses restes seront enterrés près du Mas des Iscles et sa corne perdue est aujourd’hui entre les mains de Jacques.

Un taureau pour l’histoire.