MANOLO FALOMIR, le provençal qui défia le terrible Vovo

MANOLO FALOMIR, Un raseteur de légende.

Espagnol de naissance, Manolo Falomir est né en 1930 à Alcala de Chavert près de Valencia.

Mais c’est à Fontvieille, au cœur d’une Provence chère d’Alphonse Daudet, qu’il s’établira avec sa famille.

A quinze ans à peine, Manolo le téméraire, comme beaucoup de gamins à l’époque, cours les tes de villages et dessine ses premiers rasets. Les anciens, y voient déjà une certaine habileté. Une vocation vient de naitre.

A 19 ans, Manolo l’espagnol, enfile pour la première fois la tenue blanche. Nous sommes en 1949 et les vedettes du moment se nomment Fidani, Douleau, Volle et bientôt Soler, San Juan. Amis dans la vie, et rivaux en piste.

La légende Falomir débute plus concrètement un 19 aout 1951. Deux ans après ses débuts, sur le sable de ses arènes de Fontvieille, Manolo débute sa grande histoire qui le lie au cocardier le plus redouté de l’époque : Vovo.

Vovo c’est la brutalité en personne. Un toro dur, solide, percutant et craint par toutes les tenues blanches. Pas Manolo. A vingt-et-un an à peine, Falomir met son tempérament de feu au service de son incroyable dextérité. Il provoque Vovo, deux fois. Premier raset, cocarde. Au deuxième, le premier gland. Au troisième passage, Vovo bondit derrière l’homme. Il passera le reste de sa course en contre-piste. Président et manadier vexés par l’affront opte pour ne plus engager Falomir lorsque Vovo est à l’affiche.

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Puis il y a eu, Gandar, le fameux cocardier à une corne de la manade Blatière. Un toro, si intelligent, si difficile à passer, dur à comprendre. Pas pour Manolo qui en avait fait un allier plutôt qu’un adversaire. Avec son intelligence et son adresse, le raseteur de Fontvieille, passait avec une visible aisance la corne meurtrière du taureau à la devise verte et orange. Il lui rentrait dans sa tête comme on dit. La classe de l’un et de l’autre faisait le reste. Le public vibrait lorsque le droitier posait sa main sur le frontal bouillant du cocardier de la route des Iscles. Car à gauche, gareau gorille.

Mais la période faste de Manolo s’étend également avec les cocardiers Régisseur de Raynaud ou Cosaque de Laurent qui fut déterminant dans la conquête d’une Cocarde d’or 1956 que lui enleva finalement Lucien Volle, au nez et à la barbe.

Raseteur, athlétique, esthète, au style incomparable, doté d’une classe naturelle telle qu’il surclassait ses compagnons de jeu avec une facilité comme insolente. Quelle élégance.

Des plus belles années de sa carrière Manolo a eu à affronter les plus grands cocardiers et face à eux, aux termes de combats tous les plus abruptes les uns que les autres, le raseteur de Fontvieille de garnir son étagère à trophées : 2 cocardes d’or en Arles, en 1957 et 1959, 2 palme d’or à Beaucaire en 1956 et 1959 et enfin 3 trophée des As en 1955, 1956 et 1957.

Manolo Falomir s’est éteint le 18 aout 2005.