Roger Douleau, le battant arlésien..

Il y a peu, nous vous contions l’histoire de la brillante carrière du raseteur Andre Douleau… Un Douleau en cachant jadis un autre, nous allons revenir sur celle de son frère cadet Roger…

Né en Arles, comme son frère Andre, deux ans et demi plus tard, le 22 juillet 1925, Roger a baigné très tôt dans la marmite de la course libre. Très jeune il suivra ses frères lors des fêtes de villages, et court devant ses premiers bestiaux alors qu’il n’a que treize ans.

En piste, André et Roger se rendez, malgré la fratrie, coup pour coup. Si Dédé était un fin, un esthète, Roger lui représentait la fougue absolue de la jeunesse impétrante.

En 1948, Andre Douleau choisit comme tourneur Etienne Paulet. Son frère ainé Alfred ira tout naturellement prêter main forte au cadet Roger en devenant son tourneur. Dès sa première saison complète, Roger se signale devant son public d’Arles. D’abord avec la super royale de Raynaud, puis avec celle de Blatière quelques semaines plus tard.

En 1951, Roger monte pour la première fois sur le podium de la Cocarde d’or en se classant troisième exæquo avec Fidani, à quatre points derrière son frère Andre, second. Compétition qui lui file sous le nez l’année suivante en raison d’un important coup de corne infligé par Cosaque de Lafont. Quelques semaines plus tard, il affronte de nouveau le grand cocardier de la devise rouge et verte, mais l’emporte cette fois en lui enlevant une ficelle primée à plus de 80000 francs. Le 12 octobre 1952, à Nîmes, Roger va vivre l’un des évènements des plus marquants de l’époque. Jean Lafont avait récupéré deux toros de la Ganaderia Miura, rescapés d’une corrida ayant eu lieu au mois de juin. L’un d’eux fut sorti en supplément d’en l’amphithéâtre nîmois et Douleau lui fit faire un coup de barrière.

Evènement tragique que celui du 6 juillet 1953. Alors que Roger caracole en tête de la cocarde d’or, le taureau Aspirant de Nou de la Houpelière lui inflige un gravissime coup de corne. La fémorale est en lambeaux et Roger est conduit par son propre frère à la clinique, devant l’absence d’ambulance et de docteurs. Un incident grave, qui provoqua la colère des tenues blanches qui instaurèrent une grève tant qu’aucun médecin ne serait présent. Roger fit son retour dans les pistes le 8 novembre suivant après une récupération éclair.

En 1954, Roger Douleau surnommé « le Battant » réalise un exploit encore jamais atteint : celui de remporter les trois trophées en compétition.

Le 5 juillet, devant son public arlésien, il remporte haut la main la Cocarde d’or avec huit points d’avance sur Lucien Volle le tout sans raseter le taureau Aspirant qui l’avait gravement blessé l’année précédente, ni le San Gilen qui lui avait sérieusement touché son frère André en 1952. Quelques jours plus tard à Beaucaire, il soulève la Palme d’or, là aussi avec une avance confortable.

Enfin en novembre il remporte au terme d’une saison des plus abouties, le Trophée Provençal, l’ancêtre du trophée des as, avec près de 60 points d’avance sur son frère André.

En 1955, Roger se classe quatrième du nouveau Trophée des As et second de la Cocarde d’or, à un point de Volle. L’année suivante il y remporte le prix des arlésien, laissant et aidant son ainé à remporter le bijou du vainqueur.

Peu à peu, l’arlésien lève le pied et ne truste désormais que les places d’honneur, en participant tout de même aux plus importantes compétitions, terminant même, dans la confusion la plus totale, premier exæquo de la Cocarde d’or avec le remuant André Soler.

La cocarde d’or est une compétition, emblématique pour tout raseteur, et d’autant plus lorsque celui-ci est arlésien. Ainsi en 1962, alors que Roger voit approcher la quarantaine, celui-ci se rend pour la première fois depuis des années à la Cocarde d’or, en tant que simple spectateur. L’affaire