Terreur de Camargue et cocardier de légende
VOVO terreur de Camargue et cocardier de légende. Qui en Camargue n’a jamais entendu parler du célèbre cocardier et puissant barricadier ?
Un taureau de légende, né une nuit de Noël 1944, dans les pâturages des Grands Palus.
VOVO terreur de Camargue et cocardier de légende. Il est le fils de la vache Gyptis, qui, intrépide et foncièrement indépendante, avait délaissé durant l’été 1943, une abrivado que menait Henri Aubanel depuis les prés de Beauvoisin.
Aspirée par la liberté, Gyptis passa plusieurs mois du côté des marais des Iscles, puis du Scamandre au bord du Petit Rhône. C’est là, dans le « pays » du Clamador que paissent les bêtes de la famille Raynaud. Et parmi elle, le célèbre étalon « Provenço », qui succombe immédiatement à la volage vachette, et deviendra le géniteur du dénommé Vovo.
En 1946, le manadier Bernard de Montau-Manse a besoin d’un jeune bestiau pour compléter un lot de taureaux qui ira courir dans le plan de Saint-Laurent-d’Aigouze. Vovo est du voyage.
Quinze jours plus tard, Vovo passe ses premières crises de colères, contre les barricades des arènes de Saint Genies des Mourgues.
Beau, athlétique, ramassé mais long, vif, Vovo avec ses cornes courtes, incarne à la fois la toute puissance et la noblesse. Le taureau de Camargue dans toute sa splendeur.
En 1949, Henri Aubanel demande à son ami Paul Laurent d’accueillir en pension Vovo, sur ses terres des Marquises. Ici débute la descendance de Vovo, qui s’égrainera sur les plus grands cocardiers durant plus de trente ans. Plus que tout autre taureau.
Le 16 octobre 1949, Vovo court pour la première fois sous les couleurs de la famille Laurent. Quelques mois plus tard à Lunel toujours, Vovo frappe par sa brutalité, par sa fougue bestiale les quelques 3500 spectateurs amassés dans les tribunes.
Devenu une véritable vedette. Camargue, Provence et Languedoc se précipitent pour admirer le fauve.
En 1951 à Lunel, encore, il détruit tout sur son passage après avoir bondit derrière Fidani. Vovo détruit quarante-huit poutres à lui tout seul. La buvette aussi fera les frais de sa colère. Le raseteur Garric est pris au piège, Vovo lui inflige une rouste monumentale, le piétine et le mord au cuir chevelu.
La même année à Nîmes, Vovo est intouchable, les raseteurs n’osent pas s’en approcher. A Chateaurenard, la peur s’empare des respectables dès son entrée en piste. Ce jour-là, il porte sur ses cornes 320000 anciens francs d’attributs.
Le 2 avril 1952 ce ne sont pas moins de 19000 spectateurs qui abondent sur les travées de l’amphithéâtre romain de Nîmes et autant lors de la première course de l’année suivante.
En juillet 1952 à Beaucaire, tellement inaccessible, Vovo réintègre la toril intact, sa cocarde primée 150000 anciens francs.
La plus grande course de la carrière du célèbre cocardier restera celle du 11 novembre 1952 à Nîmes. Vedette parmi les vedettes d’une course où défilèrent les Cosaque de Lafont, Gandar de Blatière ou Sangar de Laurent. Vovo réalise uen course d’exception. Il atteint des sommets. Devant des gradins archi-combles, Vovo se surpasse, se révèle en immense cocardier. Cul aux planches, à l’affut des courageuses tenues blanches ayant assez de cran pour s’en approcher. Il anticipe, frappe, percute et accompli un quart d’heure historique. Vovo regagne le toril, sous un tonnerre d’applaudissements, ses ficelles primées 150000 francs l’une.
Cette course demeure comme la dernière « grande course » de Vovo. Qui en 1953 à Beaucaire se brise le frontal sur l’une des brutales finitions.
Dès lors Vovo ne retrouve de sa superbe et son rang de cocardier de légende qu’en de rares occasions. Il effectue sa dernière sortie à Aimargues en 1958.
Durant l’hiver, en novembre 1959, Vovo s’éteint sur les prairies de La Valette aux Saintes Maries de la Mer, laissant derrière lui une histoire de légende, que nous avons tenté de vous conter…
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