Le célèbre GOYA 1/3

Cocardier d’exception

Le célèbre GOYA première partie

Il a fait aux arènes de Beaucaire, ses adieux à l’aficion !

Qui aurait pu penser durant l’eté 1968 qu’un jeune taureau em-boulé, grand amuseur de touristes aux arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer, allait devenir un cocardier d’exception, une grande vedette des courses camar-guaises.

Pourtant ce jeune taureau était Goya, mais cet été là il n’était que le numéro 34, un beau quatrain de la manade Laurent qui faisait ses débuts, les cornes emboulées de cuir dans les arènes saintoises.

Pourquoi emboulé alors que beaucoup de grands cocardiers n’ont jamais couru autrement que les cornes nues ?

Destin favorable puisque pour ce numéro 34 ce fut une chance, un piédestal pour la gloire.

Car en cet été 1968, ce quatrain va déjà réaliser un exploit : être annoncé emboulé en course de nuit et remplir les arènes.

Il faut dire que ce taureau embou-lé sort du toril, magnifique de prestance et de puissance, puis fonce après tout ce qui bouge, franchit les barrières dans les deux sens avec une facilité dé-risoire, sème la panique en piste et dans le couloir des barrières, bouscule, piétine, projette en l’air les imprudents sans une minute de répit.

Alors naturellement ce taureau emboulé, qui fait tant de spectacle, devient la grande attraction des courses de nuit et attire de plus en plus de mon-de.

Mieux, il n’y a pas que les touristes qui se déplacent pour lui, et pas mal d’afeciounado vont le voir par curiosité.

Mais quel pronostic peut-on faire ? Pour la plupart, ce taureau ne resterait qu’un taureau de cirque peu apte à la course camarguaise « la vraie »

selon les  » canons » des afeciounado ou un météore vite assagi qui aurait tôt fait de se calmer, et peut-être même de devenir mauvais.

UN TAUREAU MAGNIFIQUE DE NOBLES ORIGINES

En tout cas, pour les manadiers Paul et Henri Laurent, pas question de renier un taureau aux si nobles origines.

Pensez donc, ce numéro 34, né le 6 mars 1964, a pour mère « Petite Blonde vache de pure race Lafont ex Granon, et pour père le célèbre Loustic 2 fois Biòu d’Or et fils du non moins célèbre Vovo.

De plus Henri Laurent l’a baptisé Goya parce qu’à 3 ans il est déjà le plus beau taureau des Marquises, beaucoup plus costaud que ceux de son âge. Magnifique de prestance et de force tran-quille, il a l’allure altière de ceux qui sont bien nés, et rappelle à son propriétaire les taureaux des tableaux du célé-bre peintre espagnol.

Alors malgré tous les défauts de Goya, défauts qui faisaient justement de Goya un taureau pas comme les au-tres, les Laurent vont patienter et poursuivre avec persévérance l’apprentissage de ce taureau « ‘fou » en courses de nuit et en courses de taureaux jeu-nes. Goya restera ainsi longtemps le taureau des « ‘Saintes »

Un jour pourtant il faudra le présenter dans d’autres arènes, et il ira notamment à Beaucaire où naturellement il continue à faire son spectacle malgré la présence des raseteurs chevronnés.

Et les courses se succèderont, avec des hauts et des bas, mais toujours très animées, avec des spectateurs qui prennent de plus en plus partie pour ou contre, mais qui viennent toujours plus nombreux aux arènes, jusqu’à ce qu’enfin les chroniqueurs taurins lui décernent en 1972 la Coupe de leur Amicale. C’est une consécration pour Goya, ce taureau hors du commun qui ne fait pas l’unanimité, mais qui ne laisse personne indifférent et attire les foules.

1973 LA GRANDE ANNÉE

Goya a maintenant 9 ans, il est dans la plénitude de ses moyens physi-ques. Il va courir 7 fois dans les grandes arènes méridionales et acquérir une renommée inégalée.

Le 1e avril 1973, il court à Arles. Il fait le grand large autour de lui, en impose aux raseteurs, fait son numéro dans le couloir des barrières et blesse sérieusement un spectateur.

Le 13 mai il va à Lunel. Le rase-teur Pellegrin a étudié un nouveau raset pour affronter Goya. Mais Goya ne se laisse pas manœuvrer et dans un coup extraordinaire blesse l’infortuné raseteur dans le couloir des barrières.

Après Castro, Goya arrive en retard à la barrière, mais quand il voit que le raseteur ne peut passer à travers les tra-vettes, il bondit dans un démarrage foudroyant, et immédiatement ressaute en piste après le raseteur qui s’esqui-ve, mais a bien failli être rattrapé. Quel suspense.

Le 5 juin Goya va à Nimes et reste le maître incontesté de la piste. Le 22 juillet à Beaucaire, il fait le plein des arènes et Pellegrin en profite pour lui ravir sa cocarde sous l’ovation. Le 15 août, il court aux Saintes-Maries-de-la-Mer, ses arènes favorites, où il n’est guère inquiété. Le 14 octobre à Arles, il blesse encore un spectateur dans le couloir, et le 28 octobre à Nimes, il fait toujours la loi.

Une grande année pour Goya qui s’inscrit parmi les grands de la bouvine.

1974 LE SEIGNEUR VÉNÉRÉ

Tout l’hiver 73-74, on ne manquera pas de parler de ce fameux taureau qui défraie la chronique dans toutes les soirées et réunions taurines. Le dimanche de Pâques, Goya est à l’affiche pour l’ouverture de la saison taurine à Beaucaire. Alors, afflue aux Mar-quises, une foule considérable d’afe-ciounado et de « fans ». On n’avait jamais vu autant de monde aux Marquises de si bon matin pour assiter au tri des taureaux. C’est que ce jour-là, les Laurent ne triaient pas n’importe quel taureau: ils triaient Goya ; un taureau de légende, qui certes divise les amateurs de courses camarguaises, mais qu’on vient voir et admirer tel un grand seigneur sur sa terre camarguaise.

Le 14 avril 1974, il y a donc à l’affiche à Beaucaire :

Loupiot, Mirko, Gardon, Goya, Joujou et Brun. Georges Rado est le grand animateur de la course et décocarde Gova qui n’a pas le punch habituel. Mais le 26 mai à Ni-mes et le 16 juin à Lunel, il impose à nouveau sa loi et ne reçoit qu’un minimum de rasets.

Goya court encore le 7 juillet à Chateaurenard, le 21 juillet et le 2 septembre à Beaucaire, le 15 août aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le 29 septembre à Chateaurenard et le 13 octobre à Nimes. 9 courses qui remplissent à chaque fois les arènes d’une foule en-thousiaste.

C’est le 2 septembre que Goya réussit pour 1974 sa meilleure course, avec de sensationnelles actions après Patrice Ménéghini. A Chateaurenard et à Nimes il reste souverain.

Article tiré du CAMARIGUO – N°106 – Article rédigé par Marcel POL

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