fbpx
Accueil Blog Page 69

GRAU DU ROI – Bestof saison 2020 Course Camarguaise

0

GRAU DU ROI – Bestof

Bestof 2020 Course Camarguaise. Revivez les meilleurs moments de la saison 2020 dans les Arènes du Grau du Roi. Redécouvrez les moments les plus drôles et les plus envoutants de la saison 2020 du Grau du Roi.

Bestof 2020 Course Camarguaise

En plus de ce Bestof, vous retrouverez pleins de contenu en inédit. N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

Bestof Abrivado des plages – Grau du Roi

Abrivado au Grau du Roi

Bestof Abrivado des plages 2021 au Grau du Roi. Revivons ensemble les meilleurs moments des abrivados des plages des dernières années

 

Entrez dans l’arène sur notre plateforme streaming sur www.toril.tv. Redécouvrez les émotions et les moments les plus marquants de cette Abrivado des plages.

Bestof Abrivado des plages 2021 au Grau du Roi

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

COURSE CAMARGUAISE // Les taureaux classés aux AS pour la saison 2021

0

COURSE CAMARGUAISE // Les taureaux classés aux AS pour la saison 2021

Un classement rude et surprenant. Voici la liste des taureaux qui seront classés au trophée des AS durant la saison 2021 de Course Camarguaise:

En tête de ce classement nous pouvons retrouver :

  • TAUREAUX CLASSÉS EN 2021 PAR MANADE :
  • AUBANEL : ANGORA, CETTORI
  • BLANC: JAURÈS, MANDUELLOIS, MISTI, OURAZI, POURPRE
  • BLATIERE-BESSAC: COURREJAÙ, GALLION, GRANADA, GULLIVER, HELIAS, MADIBA, PIRATE
  • BON: MESCLUN, TRANCARDEL, VIETO
  • CAILLAN: CHICHARITO
  • CAVALLINI: ARTABAN, GIGOLO, TARIQUET
  • CHABALLIER: LOU CAPITOU, PAPALINO
  • CHAPELLE A: POSEIDON, PRIMADIÉ
  • CHAPELLE S: ANDY
  • CHAUVET: BACCHUS, CARAQUE, CENTURION, CRAVEN, ESPIGAÙ
  • CUILLÉ: APACHE, BELENOS, CARASSIN, COQUET, FAUCON, LARICIO, MARAPAN, MASSENA, RUBICON

Poursuivons avec dans le suite de ce classement :

  • CYR: LAOS
  • DE MÉJANES : CAROLIN, CASTELLET, GAÙ, GARROS, MANDARIN, PALUN, ROUVEAU, SOUCHET
  • ESPELLY-BLANC: BAMBOCHE, LISTOUN, MEROVÉE
  • FABRE-MAILHAN: BARCARIN, CANESTEÙ, CARIGNAN, COUTARD, NIMOIS
  • FELIX: GRACIEUX, MI-GATO
  • FOURNIER ET FILS: DANTÈS, TIAGO
  • GILLET: AMADEUS, ARGENTIN, MAESTRO, MARIPEÙ
  • GUILLIERME: ANTONIO, ARAIRE, AROUJO, ARQUET, BOUCANIER, ESQUIROU, JAQUET, L’ASCLA, PELOUFRE
  • HERVAS: JAZZ, TESTASSE, PECARI
  • JANIN: KIMONO, OCELOT
  • LAFON: BECASSOUN, DARDAILLON
  • LA GALÈRE: FAUSTO, HAGETMAU, LOU GUECHOU, TORONTO
  • LAGARDE: JIL,OURANOS, PROMÉTHÉE, SIMBA, VALENTO
  • LA SALIERENE : ESCAPAÏRE, GARIGOUILLE
  • LAURENT: ARAGON, BOLERO, CLAN CLAN, COLBERT, GALOPIN, MARLOU, TITAN
  • LAUTIER: ATTILA, BOLERO, CAPELAN, CATALAN, DIEGO, GALANTOUN, MYTHRON, SARIGAN, SAINT-OMER, TIMOKO, TYRION

Ensuite vous pouvez retrouver:

  • LAYALLE: BRIGAND, IBIS, LOUPIO, PIVERT
  • LE GRAN SALAN: HEGOAK, KENAVO
  • LE JONCAS: FÉTICHE, NEMOZ
  • LE RHÔNE: CHARDON, MIGRATEUR, QUINTUS
  • LE ROUSTY: CAPUCCINO
  • LES BAUMELLES: AÏOROS, BRENNUS, NOE, OPTIMUS, PINO
  • LES TERMES: JOYKO
  • LE TERNEN : ALBIN, MUIRON, QUINTILIEN
  • L’OCCITANE: AJAX, BRENNUS, DOUANIER
  • LOU PANTAÏ : CALABRUN, EROS
  • MICHEL: GIGOLO, PICPOUL, VALJEAN
  • NAVARRO: GUSTIN, NERON, PROVENÇAL

Pour finir, nous retrouvons en fin de ce classement:

  • NICOLLIN: ARAMIS, ARTISTE, BARON, BAYARD, BOA, BORIS, BOUMIAN, DERRICK, HOMERE, IMAGIÉ, LANDIÉ, MOUSQUIOUN, SULVERADO.
  • PAGES: CAMPEON.
  • PAULIN: ATTILA, CUPIDON, GRENADIER, MALRAUX, RIMBAUD, UBAYE.
  • PLO: ANIS, ARMAGNAC, BANYULS, TRITON, URSIN, VINO
  • RAMBIER-CAVALLINI: BRISCARD, PESCAÏRE, SANSOUIRE
  • RAYNAUD : ANDRELOUN, BOUSIEÙ, CABERNE
  • RICHEBOIS: LAURIER
  • ROUQUETTE: BITERROIS, CHARRON, GRASILHO, HANNIBAL, MELGUEIL, NEPTUNE
  • SAINT-ANTOINE: CASTEÙ, QUARANTE-SOUS, ROUMIÉ
  • SAINT- GERMAIN: ESTRAGON, FADOURLIN, GALANT, MOLLEGEOIS, NUMA, OKAPI
  • SAINT-PIERRE: CAMISARD, DESGRESSAÏRE, ESQUIROL, POUCHICHE
  • SAUMADE: BAUCIS, CARUSO, CHIPEAU, ESTOUBLON, MEDOC, PETOUS, RIGAÙ, SCAMPI, TRELUS, TOURTOULEN, TROCADÉRO.
  • SYLVEREAL: CALICE, CATIGO.
  • THIBAUD: MALIBU.
  • VELLAS: SAINT- LOUP, SUROCCO, SULTAN.
  • VINUESA: ALBIGEOIS, BAYLE, ESCAPA, SERPICO.

 

 

Allez jeter un oeil sur notre site Toril TV pour accéder à tous les articles et les dernière actualités. Nous publions chaque jour du contenu spécialement pour vous. Si vous souhaitez des articles en particulier, n’hésitez pas à nous envoyer un mail ! Nous restons à votre écoute. Le contenu sur notre site est fait pour vous, vous pouvez le partager à l’infini. Tout est gratuit et réponds aux questionnements de tous.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

 

VIDEO // Hommage à Fanfonne Guillierme – Aimargues – 7 mars 2021

0

VIDEO // Hommage à Fanfonne Guillierme – Aimargues – 7 mars 2021

Ce dimanche matin, premier dimanche du mois de mars.

Bien que les mesures sanitaires n’aient pas permis d’organiser la traditionnelle journée d’hommage à Fanfonne Guillierme, nombreuses personnalités de la bouvine et de la Camargue étaient présentes.

Naïs Lesbros, sa Majesté la Reine d’Arles,

Christian et Hubert Espelly Guillierme,

Guy Chaptal, Capitaine de la Nacioun Gardiano,

Gabriel Brun, Mayoral du Félibrige,

Marie José Querel, secrétaire générale de la fédération française de la course Camarguaise,

Martine Geraud-Cottino, adjointe aux festivités et aux traditions,

Sylvain Menudier, Président du Comité des Fêtes d’Aimargues,

Frédéric Lescot, Président de la Confrérie des Gardians,

Bérenger Aubanel, Vice-président de la Fédération des Manadiers et Vice-capitaine de la nation gardiane,

Nathalie Seignobosc, petite-nièce de Melle Fanfonne Guillierme,

Chantal Agnel,

Frédéric Curtil, Président du club taurin la Ballestilla,

Frédéric Fourmaud,

Robert Faure

et Jean-Paul Franc, maire d’Aimargues

Ainsi ils se sont réunis, en petit comité et dans le respect des règles sanitaires, devant la statue de Mlle Fanfonne, sur la place du Château. Après avoir déposé des gerbes, l’un après l’autre, ils ont prononcé quelques mots pour honorer cette grande dame ainsi que les gens de la bouvine. Ainsi, ils ont unanimement pointé du doigt l’impact catastrophique de la crise sanitaire sur les manadiers et gardians, sur nos traditions. Etant en souffrance depuis le début de la Covid et dont la survie est directement menacée ! Comme Jean-Paul Franc l’a souligné avec ces mots :
« L’hommage que nous rendons ce dimanche 1er mars en comité restreint depuis la disparition de la grande dame en 1989 est bien triste pour la bouvine qui vit ses pires moments économiques depuis des mois […] La bouvine a connu d’autres périodes difficiles en d’autres temps et je veux rester positif sur son avenir. La fe di biou qui fait partie de notre ADN, surmontera j’en suis sûr, cette terrible épreuve. Nous sommes tristes mais pas résignés ».
Enfin, il est bon de rappeler, que, les manades vivent essentiellement des traditions et du tourisme. En outre, depuis près d’un an, tout est à l’arrêt pour le monde de la bouvine. C’est pourquoi, notre culture, l’histoire de notre territoire ne peut pas disparaitre !
Viva la camargua, Viva la pichota camargua, Viva la prouvenco
Texte : Mairie D’Aimargues
Vidéo et photo Toril TV

REPLAY – L’émission « Au Fil des Barrières » dans les Arènes du Grau du Roi – Samedi 6 mars 2021

REPLAY – L’émission « Au Fil des Barrières » Samedi 6 mars 2021

REPLAY Au Fil des Barrières du 6Mars. Revivez l’intégralité de l’émission de la course camarguaise diffusée en direct sur Toril TV

logo facebook
Voici ci dessous le lien du direct vidéo : https://www.facebook.com/tvtoril/videos/762929321093967/

REPLAY Au Fil des Barrières du 6Mars – Photos Le Pouget

REPLAY Au Fil des Barrières du 6MarsREPLAY Au Fil des Barrières du 6Mars

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

L’incroyable richesse de la manade Plo

LA RICHESSE DE LA MANADE PLO

Manade Plo une manade importante du paysage camarguais

Avec plus de soixante et dix sorties par an depuis quelques années, et une importante vingtaine de cocardiers à haut niveau (As et Avenir), la manade Plo affiche une présence solide et de qualité en course camarguaise. Mais c’est sans oublier son élevage de chevaux Camargue. Bien dans le type de la race, et souvent très prisés des particuliers comme des professionnels. Deux productions de réussite, nées de la passion d’un homme, qui ne se destinait pourtant pas au métier. Immersion totale, au cœur de la manade arlésienne aux doubles atouts.

L’ÉLEVAGE DE CHEVAUX

Bercé au Mas de Ponteves, qui n’était alors qu’une terre agricole de vignes et de culture du riz, le jeune Jean-Louis, passionné des chevaux, se voit offrir un poulain et commence sa vie de cavalier. Puis, il parvint à acheter deux juments de Fanfonne Guillerme et débute alors un petit élevage, complété par la suite avec des pouliches de Coco Gleize, d’origine Puech, Yonnet mais aussi Laurent. Il commence à participer à des concours et les résultats se dessinent très rapidement : Druide puis Isatis du Sambuc remportent le prix François André, distinction suprême du championnat de la race Camargue, et Tadorne du Sambuc, alors descendant direct du célèbre cheval des Marquises prénommé Esterel, s’affirme comme un étalon de choix.

L’élevage compte aujourd’hui une centaine de chevaux et produit une vingtaine de poulains par an. Et si les mâles trouvent rapidement d’heureux propriétaires, les femelles ne sont pas en reste. D’autant plus que Jean-Louis vise pour elles, la discipline de sauts d’obstacles qui présente plus de débouchés. Les « Plo », communément appelés, restent des chevaux de caractère, proches du modèle d’origine, polyvalents. Mais avant tout chevaux de travail « chez nous, ils naissent et vivent avec les taureaux et je pense que cela doit avoir une influence sur leur caractère » affirme Jean-Louis.
Effectivement, ici, blancs et noirs se confondent « c’est aussi par simplicité, on travaille beaucoup par lots, aussi bien les taureaux que les chevaux, et ça me permet d’avoir moins de barrages et de clôtures ». Les périodes d’arribage se passent très bien, même si les juments se montrent dominantes « ce sont elles qui mangent les premières ! » remarque l’éleveur.
LA MANADE DE TAUREAUX
Sans la moindre intention d’être un jour manadier, Jean-Louis Plo souhaitait au départ des vaches « surtout pour s’amuser à cheval ». Alors gardian amateur à la Tour du Valat, il ne sut plus où aller lorsqu’Albert Espelly prit sa retraite « j’ai donc décidé d’acheter quelques vaches » raconte-t-il.
Des opportunités se présentent, telle celle d’acheter des bêtes aux frères Raynaud, alors que son beau-frère travaillait, par pur hasard, juste à côté. « J’avais déjà les chevaux, je me suis laissé prendre au jeu, et les premières vaches sont arrivées en 1985. C’était sans prétention car je n’ai même pas regardé les origines » se souvient-il.
Pour autant, certaines, pleines, donnent très vite naissance à des veaux, que Jean-Louis décide d’essayer en course. L’un d’eux se révèle et fait carrière, un certain « Manolo » : « c’est le premier taureau de la manade. Mais je n’en parle pas souvent, le mérite revient aux Raynaud et non à moi » avoue-t-il. Un taureau dangereux qui blessa un grand nombre de raseteurs, et amène la jeune manade de dix têtes en finale du groupe 2. Puis, tout s’enchaîne, Georges Ribaud a besoin de montures, achète des chevaux et propose à Jean-Louis Plo de lui prêter un étalon et de lui vendre des vaches. Le cheptel s’agrandit alors.

Quelques bêtes de Guillerme viennent en pension et la facture se règle en vaches de plus « ça me suffisait » dit Jean-Louis. Pour autant un jour de course, aux côtés de Bernard Lagarde, celui-ci lui confie avoir une bonne vache mais fuyarde : elle arrive à Ponteves. Au fur et à mesure, le fond de race de Jean-Louis Plo nait et développe des qualités incontestables en piste.
Sa recette ? Elle est unique ! « Des gens m’ont beaucoup aidé et appris, je pense à Georges Ribaud et Jacques Espelly. Je me suis beaucoup appuyé sur ce qu’ils m’ont dit au sujet de la sélection des reproducteurs à utiliser, et ça a toujours bien fonctionné ». Au début des années 2000, la manade fait son entrée dans la compétition du Trident d’Or avec un trio brillant composé de Kouffa, Léandre et du fameux Lebrau « c’est le premier taureau de mon travail, qui m’a permit d’entrer dans les grandes arènes et de passer un cap ». Alors Trident d’Argent à la suite de la finale face à Lagarde, Plo réitère et parvint à le gagner en 2011. Des étoiles comme Leventi, qui ramène la Palme d’Argent, mais aussi la belle génération des O avec Organdi et surtout le très spectaculaire Oundo.
« Ce qui est important, c’est d’avoir un renouvellement »

Les cocardiers de la manade Plo

Avec deux lots de taureaux dits « cocardiers », classés par âge mais aussi par qualité, la manade Plo est de celle qui tourne le mieux en course camarguaise. Aussi bien en Provence, dont elle est originaire, qu’en Occitanie « de fidèles amitiés me permettent d’être partout » reconnait Jean-Louis, « et puis, avoir toujours un taureau qui émerge a permis de garder des contacts comme Beaucaire ou Lunel par exemple ». C’est donc, un privilège face auquel il garde beaucoup d’humilité « on n’est pas à poste fixe, il faut aussi avoir les taureaux pour y aller.

J’ai de la chance

En outre, je ne pense pas que ce soit seulement par amitié mais aussi par rapport à la qualité des taureaux. C’est pourquoi, j’ai la chance d’avoir les deux, cocardiers et barricadiers. Trois lots de vaches avec trois étalons tous les ans, me permettent de ne pas mettre les œufs dans le même panier et d’essayer de faire en sorte que ce soit différent. Cependant, ce qui est important, comme disaient les vieux manadiers, c’est d’avoir un renouvellement, sans s’arrêter sur les acquis, et toujours travailler pour la suite » explique le pélot.

Aujourd’hui, ce n’est pas moins d’une douzaine qui est aux As.

Dont la grosse génération de Triton, composée de Tamarin, du fantasque Targueur, de l’excellent premier Teissoun mais aussi de Trifis.
« ils ont éclipsé d’autres taureaux qui avaient aussi beaucoup de qualités ». Affirme Jean-Louis.
Il y a également Ursin, le vainqueur de la finale des ligues en 2014. Vino, aux coups d’éclats généreux, puis Armagnac, Anis… Le même nombre concourt au Trophée de l’Avenir avec notamment les trios qualiteux. Des Trident d’Or 2018 et 2019 et surtout Banyuls, qui pose de nombreuses difficultés aux tenues blanches. Tout en clôturant de belle manière. A ce beau cocktail, s’ajoute la quarantaine de taureaux jeunes qui, pour le moment, évoluent en emboulés et courses de ligue. Un tau se distingue, c’est celui qui a remporté la finale des taus catégorie 3 ans aux Saintes Maries de la Mer « on compte beaucoup dessus » précise le manadier.
« J’étais éleveur de chevaux avant d’être éleveur de taureaux »
Le blanc pour le cheval
Le noir pour le taureau et le rouge pour la piste, telle est la composition de la devise de la manade Plo. Á chaque troupeau sa marque à feu, mais un point commun, les appellations, qui suivent un ordre alphabétique défini « j’étais éleveur de chevaux avant d’être éleveur de taureaux. Les haras nationaux imposent une lettre par année de naissance, comme pour les chiens. On a trouvé ça très bien de le faire également pour les taureaux car ça permet, par leur nom, de connaitre leur âge » explique Jean-Louis. Ainsi, tous les taureaux qui commencent une carrière sont prénommés, mais toujours différemment des petits crins blancs. Une recherche qui est double « le nom doit correspondre à la lettre mais aussi à leur famille ! » car, pour couronner l’ordre, des thèmes de lignées sont respectés comme, entre autres, les bateaux, ou les alcools. L’absence d’escoussures et de marque sur la cuisse leur donnent, d’ailleurs, un air plus « authentique ».

UN COPIEUX CHEPTEL

Enfin, environ 800 hectares accueillent les troupeaux auxquels s’ajoutent différents marais en Camargue. Un peu plus de 400 taureaux y mènent une vie quasi sauvage « on a réduit un peu ». Précise Jean-Louis en souriant.
Car l’importante quantité de têtes reste un choix rendu possible par l’espace disponible « il faut donner la priorité soit à la culture, soit à l’élevage car ça me parait compliqué de faire les deux à la fois. On a donc décidé d’augmenter le cheptel pour occuper la surface et ne faire que ça ».
De plus, cela permet à l’éleveur de jouer sur trois tableaux :
  • Les sorties en courses camarguaises, la production de viande et les aides européennes :
    • Un bénéfice financier non négligeable.
  • Toujours en réflexion constante de diminuer le bataillon. Jean-Louis Plo préfère autant rester dans le « Camargue », plutôt que de développer autre chose.
  • Un troupeau de moutons vient aussi compléter l’activité qui ne se veut pas être, pour le moment, touristique.

Cependant, les difficultés augmentent

Et en première ligne, le contexte actuel de la course à la cocarde : des spectateurs de moins en moins nombreux, une réduction du nombre de courses organisées et de plus en plus de manades « non-professionnelles » : « Beaucoup ont une manade par loisir et n’ont donc pas les mêmes obligations que nous qui devons en vivre. La concurrence est presque déloyale car elle n’a pas la nécessité de sortir des taureaux. Et les loue à prix très compétitifs. Une aubaine pour les organisateurs qui traversent aussi de graves difficultés ».
« Si un taureau est autonome dans le pays, il l’est aussi en piste »

Les anoubles de la manade Plo

Ainsi, chaque automne, les anoubles partent au marais, quand les doubles en reviennent, et pareil pour les poulains. Un procédé important de son élevage que Jean-Louis explique :
« cela permet d’avoir moins de bêtes sur le mas pendant la saison des courses. Ca leur donne aussi un certain caractère puisqu’ils retrouvent leur aspect sauvage ».
Livrés à eux-mêmes, cette rotation permet de favoriser leur autonomie « les animaux apprennent à résoudre les problèmes tout seuls. Si un taureau est autonome dans le pays, il l’est aussi en piste et cherchera la meilleure solution ». Forcément plus sauvages à leur retour. Jean-Louis Plo essaie de développer leur rusticité. Ce qui est en train de se perdre chez les taureaux comme chez les chevaux.
« aujourd’hui, on rend les bêtes plus manso à mon avis ».

UN TRAVAIL EN COMMUN

Si ses deux fils, Florent et Pascal, se sont destinés à d’autres horizons professionnels. La petite dernière, Céline, ne manque pas une occasion de participer au tri des cocardiers. Elle demeure attachée à la manade. Mais elle n’est pas la seule à apporter son aide, « Sans ma femme, rien n’aurait été possible. Elle ne monte pas à cheval mais elle fait tout le reste du travail, ce qui est déjà beaucoup » tient à souligner Jean-Louis. Une dizaine d’amateurs vient participer au travail, aux côtés du gardian salarié, Rodolphe Bantzé. Arrivé fin 2014, il s’occupe de la gestion des camions, des cavaliers et de la relation avec les organisateurs. Par ailleurs, au sein d’une très bonne relation. Il est un soutien inconditionnel du manadier.
« Jean-Louis me fait confiance sur le jugement des taureaux puisqu’il ne peut pas tous les voir évoluer.

Il me demande son avis

De plus, il m’intéresse à la sélection, me demande mon avis même si c’est lui qui finit par trancher ». Reconnait Rodolphe.
« Je suis passionné de génétique ».
Il a sa formule, je ne sais pas si elle est magique mais, en tout cas, elle fonctionne bien. En plus, j’ai pas mal de liberté. Il me fait confiance sur le travail du fourrage, le travail sur le mas. Il me laisse améliorer la manière d’arroser par exemple : ce n’est pas grand-chose mais j’apprécie beaucoup » dit-il. Une équipe garante de la pérennité de l’élevage. Qui a encore de belles pages à écrire sur le sable des arènes.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

EN DIRECT // L’émission « Au Fil des Barrières » en live dans les Arènes du Grau du Roi le 06 mars 2021

EN DIRECT des Arènes du Grau du Roi !!

EN DIRECT des Arenes Grau du Roi. L’émission « Au fil des Barrières » revient samedi 6 mars à 11h en direct sur Facebook avec la présentation de la saison 2021 des Arènes du Grau du Roi.

Une émission exceptionnelle en plein coeur des Arènes !!

A vivre sur TORIL TV en inédit et en direct ! 

EN DIRECT des Arenes Grau du Roi

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’oubliez surtout pas d’activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

Déserteur, l’autre grand cocardier

0

Déserteur, l’autre grand cocardier

Déserteur, l’autre grand cocardier qui fit briller jadis la devise bleu et blanche du Mas de Bardouine : Déserteur.

Il fut l’autre grand cocardier de la devise blanche et bleue, à ne pas confondre avec un premier Déserteur, l’une des vedettes de la course camarguaise de la super-royale des années cinquante, que menait fièrement le bayle gardian René Jalabert. L’autre cocardier de la devise blanche et bleue c’est Déserteur II

La naissance de Déserteur II l’autre cocardier

Ce Déserteur, cocardier deuxième du nom est né en 1958. Ce cocardier demeure encore aujourd’hui comme l’un des plus puissants barricadiers de l’histoire de la course camarguaise libre. Déserteur II donc est né de la vache Sigoulette et de l’étalon Capouchin, deux purs produits de la race Robert dont était issue la manade du Comte de Pastre, qui s’illustra à ses débuts, notamment avec le dénommé Juif. Déserteur était un biou magnifique, athlétique et puissant.

Ses débuts en course camarguaise

Déserteur II réalise ses premiers exploits et fait ses premières armes à Lansargues lors d’une course camarguaise comptant pour le trophée du Trident d’or. Ce jour-là, malgré sa jeunesse, ses principes de cocardier et la force de ses coups de barrières impressionnent son pélot.

Pour s’aguerrir, René Jalabert lui concocte un début de carrière dans de petites pistes de Camargue. le cocardier se signale par sa combattivité et ses violentes ripostes aux planches. Ses bonnes performances en course camarguaise lui permettent d’intégrer dès l’année suivante la Super-Royale. Au cours de cette Super-Royale il sort en dernière position et se signale notamment à Montfrin et Mouriès.

L’année suivante, en 1966, il affirme ses qualités de cocardier. Il confirme tous les espoirs placés en lui. En aout à Mouriès  le cocardier réalise une course exceptionnelle, frappant une douzaine de fois les barricades, et signe une envolée dantesque derrière le raseteur Rinaldi.

En 1967, Déserteur se montre brillant et spectaculaire à souhait. Les publics de Provence et du Languedoc se déplacent en masse à Mouriès, Montfrin, Lunel ou Beaucaire afin d’apprécier « LA » royale du moment composée du grand Joffre, et des Messorgues, Colvert, Courlis, Cerf et Pantero.

L’année du sacre pour Déserteur II

L’année 1968 sera celle de la consécration pour la manade de Bardouine et Déserteur. Cette saison-là, le flambant barricadier cours seul, lors de concours de manades. En Arles, pour la cocarde d’or, il remporte le trophée au meilleur cocardier au terme d’une course magnifique durant laquelle ses enfermées formidables et ses spectaculaires arrivées firent frémir le public arlésien.

déserteur course camarguaise
Le coup de barrière de Déserteur

L’accident en plein ascension

En pleine ascension et après un début de temporada 1969 des plus prometteur, Déserteur, va subir dans les près de Bardouine un accident dont il ne se remettra pas. Violemment bousculé par l’un de ses congénères en pénetrant dans le clos de tri. Le fameux cocardier se déhanche. Une blessure qui va l’écarter des pistes pour le restant de la saison. Déserteur ne retrouvera jamais sa vigueur légendaire, ni ses aptitudes physiques, ni même son moral.

Une retraite bien méritée

En 1970 après quelques apparitions, René Jalabert et son patron décident de lui offrir une retraite bien méritée après avoir bien fait honneur à sa devise.

 

Voir aussi : la course à la cocarde, une longue histoire

course camarguaise d'antan
les courses d’avants sans barrières

Rejoignez notre plateforme streaming http://www.toril.tv

 

La course à la cocarde, une longue histoire…

0

La course à la cocarde, une longue histoire…

La course à la cocarde une longue histoire…. Un homme, un taureau : voilà les éléments d’un postulat où l’inconnu est de règle, et depuis fort longtemps, des générations de jeunes gens agiles et sûrs, essaient d’y répondre.

Tout a commencé peut être à l’aube de notre civilisation, lorsque le chasseur en quête de nourriture attaqua le boeuf aux cornes en lyre, au fond des marais et fondrières. Ce fut alors les premières feints et les premières blessures. Puis le temps aidant, l’on en vint à dompter l’animal et même à y fixer un joug d’attelage. Mais le fauve était bien trop fier ! Et souvent l’araire était entrainée vers la sansouiro voisine.

Mais, le laboureur savait à l’occasion profiter de l’élan de la charge et de cette « fuite en avant », et dans la cour du mas transformée en arène , on s’étudiait et on mesurait à mains et cornes nues. Longtemps après, les possesseurs de troupeaux eurent l’idée de sélectionner les bêtes les plus belliqueuses, et de les produire au cours des fêtes. Le boeuf de Camargue venait alors de gagner ses lettres de noblesse ; désormais, il était « Lou Bioù », proche parent du Minotaure !

Et ce bioù, on allait l’adorer dans les cirques et les amphithéâtres, désormais rendus à leur rôle primitif. Et les clameurs de tout un peuple en liesse, allaient glorifier ces cornupèdes à l’égal de Mithra.

Il y eut, bien sûr, une évolution constante, on posa des cocardes, puis on les enleva ; le garrot fut à l’honneur, puis on le rejeta , les hommes aussi évoluèrent en esprit et en aspect. La tenue blanche devint l’armure d’un chevalier, quelquefois batailleur, mais toujours vaillant !

Mais, au-delà de ces évolutions, de ces transformations, il y a toujours dans une piste un taureau noir, et face à lui des raseteurs qui continuent à travers leur art, a glorifier l’ame de la Provence et du Languedoc.

Et, souhaitons que longtemps encore se dessine sur le sable de l’arène, la savante ellipse qui dessine une géométrie où le postulat est toujours remis en question, et ce pour notre plus grand plaisir.

 

TEXTE DE Jean Claude Dufau – Camariguo – Mai 1982

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

L’étalon Folco de Blatière

Folco de Blatière – crédit photographie : Robert Faure

L étalon Folco de Blatière : Alors que l’élevage s’éloigne un peu de la race de fond, en 1985, Fredou et Jacques Blatière, Pierre et Laurent Bessac, choisissent comme étalon un tau dont la morphologie et le comportement peu ordinaire en courses de protection correspondent à leurs attentes. Il sera le père d’un « petit bijou d’étalon » nommé Folco, pur descendant baroncelien. Sa mère Sorcière est en effet en droite lignée de Vovo tandis que son père Raubo-Vesso provient d’une grande famille Blatière, très typée et racée, aux grandes qualités.

Né en 1986, il démontre très tôt de réelles compétences au combat. Programmé en supplément à la couse de Lunel du 14 avril 1991, empli de fougue, il saute de nombreuses fois cherchant les spectateurs dans les travettes des arènes. A Vauvert le mois d’après, il sème la terreur et fait preuve d’une puissance explosive à l’arrivée et d’une grande méchanceté. Dans ces mêmes arènes une seconde fois, il enchaine les coups de barrières, traversant les planches sous une affluence de Carmen, cédant seulement sa cocarde sous l’ovation. Il remporte la Ficelle d’Argent à Pérols et le Trophée des Maraichers de Chateaurenard le 1er septembre 1991. Avec lui, la manade Blatière signe alors son renouveau, dont Pelleas, Chichol, Mousset, Cartouche ou encore l’incroyable Mourven qui décrochera le Bioù d’Or quelques années plus tard.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

JACQUES BLATIERE : DE LA MANADE A LA PHARMACIE

JACQUES BLATIERE : DE LA MANADE A LA PHARMACIE

C’est après la guerre 14-18, au cœur d’un mouvement d’envie de vivre démultipliée, qu’Alfred Blatiere achète ses premiers taureaux. Il avait fait partie des cavaliers rassemblés pour la célèbre « levée des tridents », à Nîmes. En faveur de l’attachement aux traditions taurines. C’est dans cette continuité qu’Arthur et Fredou, ses fils, reprirent le flambeau d’un troupeau de race typiquement baroncelienne. Avec l’apport des qualités du Vovo, qui donna littéralement un coup de fouet à l’élevage aux bannes blanches. Naturellement, Jacques le fils d’Arthur s’investit corps et âme dans le patrimoine familial, d’autant plus qu’il grandit avec celui qui deviendra son plus beau souvenir : Gandar « il avait un an de moins que moi » précise-t-il. Le taureau rapporte le premier Bioù d’Or des Blatiere, et le tout premier décerné à un seul cocardier, devant de grands taureaux de l’époque  tels que les Régisseur, Lopez, Caraque… Poussé par ses aïeux à obtenir un métier sûr et qualifié, Jacques deviendra alors pharmacien. Une fonction qu’il exerce, depuis plus de 50 ans. Principalement sur la commune de Saint Laurent d’Aigouze, aux côtés d’une équipe qu’il souhaite soudée. Et avant tout, imprégnée du terroir.

« Le plus vieux pharmacien d’Occitanie »

Ayant perdu son père relativement tôt, Jacques demeure très proche de son oncle Fredou « j’ai été le fils de mon oncle » précise-t-il. Tellement que celui-ci l’encourage fortement à continuer ses études. Jacques en témoigne « la manade c’était ma vie, je ne voulais pas trop aller à l’école mais lui me disait de me débrouiller pour réussir au mois de juin afin d’être là durant la saison ».

D’un parcours scolaire plutôt laborieux, tel qu’il le qualifie. En obtenant tout de même un Bac Philosophie sur une bonne note. Jacques Blatiere se dirigea vers la pharmacie, sur les conseils d’un certain M. Frutier, un ami viticulteur et pharmacien de la famille. Alors qu’il travaillait sur Uzes, Saint Laurent d’Aigouze perd son pharmacien et il décide de postuler pour la reprise du commerce « on m’a choisi parce que j’étais du coin » assure-t-il. Pas chercheur, ni passionné par le métier au départ. Il s’installe dans le petit village où la fe di biou. Bien ancrée, le garde près de sa passion de toujours. Pour autant, avec 52 inscriptions à l’Ordre National des Pharmaciens, il est aujourd’hui « le plus vieux pharmacien de la région Occitanie ».

Avec l’opportunité d’acheter un hangar juste en face de l’église et des arènes, c’est aussi une habitation à l’étage qui prend forme pour Jacques et sa femme Françoise, qui l’accompagne alors en tant que préparatrice en pharmacie « au début, on était que tous les deux avant que ça ne s’étoffe, qu’on ait plus de boulot et donc plus de personnel » raconte le manadier. Cela fait seulement une vingtaine d’années qu’il a fait construire au Mas des Iscles « j’ai toujours fait de l’alternance : avant j’allais d’ici à la manade, maintenant je viens de la manade à ici ». Eh oui, parce qu’à 78 ans, Jacques Blatiere se rend encore tous les jours sur son lieu de travail. Une pharmacie de village devenu son habitude, où un bureau bien personnalisé l’y attend dans l’arrière-boutique.

« Je suis le chef mais eux sont aux commandes »

Des photos, un trident, un seden, des souvenirs divers et variés, affiches, livres, mais aussi des trophées. De nombreuses coupes et surtout un Bioù d’Or. Celui de Dur, titré en 1973, sculpture si imposante qu’on ne peut que la remarquer. Ici, Jacques s’occupe encore de la paperasse et traite avec la comptable mais laisse en totale autonomie son équipe de pharmaciens et préparateurs délivrer les ordonnances « j’y suis mais ils se débrouillent. Je ne fais même plus la caisse, j’aime juste être dans l’ambiance » dit-il avant d’ajouter « je suis le chef mais eux sont aux commandes ». Ces « petits » tels qu’il les qualifie, sont pour la majorité des gens du village, qui s’apprécient et, surtout, qui aiment la tradition. Une qualité importante pour le pharmacien, éleveur de taureaux camargues. Christine, il l’a connu toute petite, elle s’habillait en arlésienne.

Quant à Emile, il montait à cheval. Aujourd’hui à la retraite, Jacques fut contraint de lui élaborer un contrat sur mesure de deux jours par semaine. Celui-ci étant attaché à l’atmosphère chaleureux qui règne dans les murs de l’entreprise. L’été, quelques jeunes viennent les compléter pour les vacances. « Les salariés sont adorables » se satisfait Jacques. Et il le leur rend bien « en 40 ans, je crois que je n’ai eu d’arrêt de travail de personne. Quand ils ne vont pas bien, je leur dis de rester coucher. On ne va pas faire un arrêt pour trois jours ! ». Une implication qu’il explique aussi avec réalité « je pense qu’ils sont fidèles parce que je leur donne à chacun des responsabilités, ils font partis à part entière de la pharmacie ».

Profondément humain et doté d’une générosité à cœur de main, Jacques Blatiere sait aussi contribuer à ce bien-être professionnel quotidien « on fait l’inventaire le premier octobre. Pour nous c’est jour de fête ! Tout le monde s’y met, ensuite à midi on va au resto, à 17 heures c’est fini et tout le monde est content ». Le jeudi, tout le monde est aussi convié au restaurant à l’occasion de la venue de la comptable. Une proximité avec ses salariés dont Jacques connaît les limites, notamment concernant son statut de manadier « je ne me cache pas d’être pharmacien et je ne me cache pas non plus d’être manadier, mais on ne mélange pas trop les genres.

La pharmacie requiert un peu de discrétion, un certain devoir de réserve ». Alors, quand les clients viennent à parler du taureau qu’ils ont vu la veille, ou dont le compte-rendu est passé dans le journal local, le titulaire n’étend pas trop les commentaires, qui se veulent discrets « je ne veux pas choquer les gens. Ça se fait naturellement mais je ne le mets pas trop en avant, la pharmacie reste la pharmacie ». Un professionnalisme et une humilité qui caractérisent si bien l’éleveur des Iscles « je préfère l’être au paraître » soulignera-t-il.

« J’ai eu l’occasion de faire ma thèse de pharmacien à 60 ans »

À l’heure où l’histoire se répète. Alors que ses deux neveux, Pierre et Laurent Bessac ont suivi les pas de leur oncle. Jacques Blatiere rappelle le plaisir de vivre dans la nature. Cependant, riche du conseil dont il avait bénéficié, il les incita à prendre les bonnes décisions « ils ont acquis leur savoir-faire en me regardant travailler. Je ne voulais pas les pousser à reprendre la manade et je souhaitais surtout qu’ils conservent un emploi à côté. Ils ont une petite propriété de vigne qui leur permet de vivre ».

Et puis ils peuvent compter sur l’aide de Fabien, dont Jacques et Françoise sont les curateurs depuis de nombreuses années. Malentendant, il avait été apprivoisé par le couple alors qu’il n’avait que quatre ans et demi « il n’a pas de complexe, il s’est bien intégré dans le milieu taurin. Je crois qu’il nous a plus apporté que ce qu’on lui a apporté.

On a vécu une expérience intéressante à travers lui ». Si Jacques est transparent de bienveillance, il n’en est pas autant de ses cocardiers. Mais aussi, Fantasques, brutes, explosifs de sang, méchants et combatifs sur le sable. Tellement admiratif de vivre à leurs côtés, au sein d’une biodiversité étonnante que détient la Camargue, c’est à 60 ans, en 2005, que le manadier effectue sa thèse à la faculté de pharmacie « je faisais partie des promotions qui ne faisaient pas de thèses. J’ai eu l’occasion de la faire et, petit à petit, je m’y suis mis. Mais il n’y a rien d’Einstein : je parle de botanique et puis j’ai basculé sur le taureau. C’est un ramassis de ce que je savais ». Un concentré de savoirs, témoins d’une richesse exceptionnelle, tout comme le personnage.

ARTICLE TORIL TV – 2019

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

Roger Pascal, la Course Camarguaise à l’ancienne

Roger Pascal, la Course Camarguaise à l’ancienne

Roger Pascal la Course à l’ancienne : Nous allons parler d’une époque bien différente d’aujourd’hui. Elle a marqué l’histoire de la course camarguaise. Roger Pascal est une des figures de cette époque. Les courses de taureaux se pratiquaient sans aucune règle. Tout le monde pouvait raseter à la seule condition d’avoir le courage nécessaire d’affronter les taureaux vedettes du moment. On pouvait se faire une place dans les courses de villages. La manière dont Roger Pascal a commencé, est aujourd’hui impossible à réaliser. C’est loin de ce que nous connaissons. 

Le jeune Roger profite d’une absence de sa mère en 1953 lors d’un voyage médical, pour commencer à raseter à la finale du trophée des As. Il est amené par Jean Cabanis qui vient avec lui pour l’aider. Jusqu’à présent, Roger ne s’était essayé que dans les courses des fêtes votives. Il courait en pantalon bleu, avec des taureaux qui avaient les cornes nues. Dès 1952, il se fit remarquer par les raseteurs les plus expérimentés de l’époque. Il est doté d’un bon coup d’œil et arrive à gagner une grande partie des primes allouées aux attributs de la tête des taureaux. C’est donc en 1953 qu’il se présente à la finale du trophée des As avec son ami Jean Cabanis. Celui-ci sera son tourneur et ils vont  faire équipe ensemble.

Il arrive à Nîmes inconnu du public. Le premier taureau qui sort est Sangar de la manade Laurent, excellent premier pour l’époque. Roger ne se laisse pas impressionner par la réputation du taureau. Il applique ce qu’il fait habituellement dans les courses de villages et lève le premier gland à 20 000 francs. Il coupe la cocarde du second. Cette année-là, c’est Lopez de manade Thibaud, le Biou d’or en titre. Il sort en 6ème position. Roger le dépouille de tous ses attributs : sa réputation est faite. Le lendemain, un article titrait « La révélation de l’année ». Il faisait l’éloge du jeune Roger Pascal qui avait triomphé lors de la finale. Sa carrière était lancée. L’année suivante, on se l’arrachait. Il se produisit  alors dans toutes les arènes de la région remportant plusieurs trophées prestigieux de l’époque comme la cocarde Paul Ricard.

Il finit 3ème au trophée du Provençal et 2nd à la cocarde d’or. Cette saison très importante, le propulse sur le haut de l’affiche. Très vite adopté par les anciens comme Fidani, Volle, Falomir ou encore les frères Douleau, il fera quelques voyages du côté d’Oran ou de la Belgique. Il peaufinera sa connaissance au fil des courses. A partir des années 1957, 1958, l’histoire prend un autre tournant. Roger est maintenant un raseteur expérimenté qui partage l’affiche aux côtés d’André Soler, Francis San Juan et François Canto. Ils affrontent les cocardiers vedettes comme le célèbre Gandar de Blatière, Virgile et Cosaque de Granon ou encore Régisseur et Evêque de Raynaud.

A cette époque, la première difficulté  dans les arènes était de ne pas pouvoir se mettre à l’abri partout. La plupart des contre-pistes étaient très large, les raseteurs sautaient en mettant la main sur la planche pour passer par-dessus et donc ne pouvaient pas s’accrocher dans les gradins comme nous pouvons le voir aujourd’hui.  

LE CARRE D’AS

On commence à évoquer le carré d’As. A cette période, c’est Paul Laurent qui a la charge d’organiser les courses dans la grande majorité des arènes de la région. Si vous souhaitiez avoir des taureaux, c’est avec lui qu’il fallait traiter. Paul avait pour habitude d’engager les quatre vedettes de l’époque. L’appellation de carré d’As est venue d’elle-même à l’époque avec cette équipe tout fraichement constituée. Cette équipe était complémentaire. Soler était la locomotive de la bande.

Durant huit saisons, jusqu’à la grave blessure de Soler, la bande du carré d’As s’entraide pour solutionner les plus grandes difficultés que pose les cocardiers de l’époque. Ils ne concevaient pas qu’un taureau les domine. Dans le carré d’As, Roger est le plus adroit. Classique et toujours précis au départ de longs rasets, il calcule et analyse la meilleure option avant de s’élancer. Il ne court pas pour gagner un trophée en particulier, mais se fie à la forme du jour pour engranger les victoires quand elles se présentent à lui.

L’équipe évolue au fil des courses, jusqu’à ce tragique accident en 1965 à Beaucaire où Aureillois blessera mortellement d’un coup de corne à la cuisse François Canto en lui perforant l’artère fémorale. 

Roger était encore jeune et continuera sur sa lancée. Il réalise une carrière sans blessure importante mise à part deux coups de corne à l’épaule et à la fesse. Ainsi il passera près de vingt ans comme raseteurs enchaînant près de 80 courses.

Il gagne quatre glands d’or (deux à Chateaurenard et deux autres à St Gilles), une cocarde d’or, le trophée du provençal, la coupe Giraud de Mouriès, un trophée des As et la palme d’or. En revanche, il appréciait les taureaux comme Cerf de Raynaud et Galapian de Fanfonne Guillierme. Il mettra un terme à sa carrière en 1972 par un jubilé dans les arènes de Mouriès.

L’EVOLUTION

La grande évolution selon Roger s’est faite avec la préparation physique des raseteurs. Une première forme de professionnalisation. Les raseteurs se sont mieux soignés au fil du temps. A son époque, on aimait aussi bien les taureaux que l’après course. On débattait souvent autour d’un apéritif  à rallonge.

Très peu d’arènes étaient équipées de vestiaire comme aujourd’hui. On s’habillait avant et après la course dans les cafés du village. Cette proximité créait une convivialité avec les aficionados, ce que nous voyons moins de nos jours. A la grande différence de la plupart des autres raseteurs, Roger travaillait dès le mois d’octobre au Mas de Tessier à Gallician. Son père en était le régisseur. L’hiver était très souvent propice à la dépense de la recette gagnée l’été.

Puis, le printemps revenait. Beaucoup de courses de sa génération ont eu ce fonctionnement. La seule préparation que faisait Roger, c’était des courses de festival à partir du mois de février. Elles étaient organisées à Graveson par un ami d’André Soler. Ces courses leurs permettaient d’arriver avec une certaine avance sur les autres car le carré d’As avait déjà repris ses repères. Selon Roger, il est difficile aujourd’hui de déceler des qualités chez les jeunes taureaux.

La génération actuelle est habituée à plus de facilité. La modification des arènes avec plus sécurité, ce qui est un point positif, n’incite pas les raseteurs à prendre le risque de s’engager dans des rasets où il ne maîtrise pas toutes les composantes. Cela se complique donc dès qu’un taureau plus expérimenté se présente.

C’est selon lui, un facteur du manque d’émotion que l’on peut constater de nos jours. Cela a un effet sur la progression des taureaux dans leur apprentissage. Vu les soins apportés aux taureaux de nos jours, il devrait y en avoir avec beaucoup plus d’expérience. Roger constate qu’il aurait beaucoup plus de mal à raseter aujourd’hui.

Lui, il prenait son temps dans les déplacements. Aujourd’hui, il y a moins la possibilité de faire la différence entre un raseteur téméraire et un qui l’est moins. 

 LES ANECDOTES 

A chaque époque, son histoire. 

Bien qu’il y avait peu de préparation physique hivernale, la saison taurine était chargée de beaucoup de courses : jusqu’à trois fois par jour. Roger enchaînait deux courses l’après-midi et une le soir. 

La première rencontre du jeune Roger Pascal avec le déjà célèbre Gandar.

Lors de sa sortie dans les arènes de Lunel 1954, Charles Fidani lui dira de s’en méfier et de ne pas partir à l’aventure. Le taureau expérimenté était doté d’un excellent coup d’œil. Il avait un comportement particulier : il était souvent en déplacement, ce qui avait pour effet de laisser des possibilités pour un raseteur. Roger le savait. Mais c’était sans compter sur l’intelligence du grand et imposant Gandar, taureau d’un charisme hors norme, même s’il ne lui restait qu’une seule corne après un accident.

Roger entrevit la possibilité qu’offrait le taureau. A l’aise dans ce style de raset, il s’élança comme à son habitude. A l’encontre du raset, Roger était pris. Le grand Gandar avait bien anticipé ce genre d’erreur de jeunesse. Il se retrouva à portée du jeune raseteur.

Le chemin qui restait à parcourir pour Roger était encore long. Il allait du milieu de la piste de Lunel jusqu’à la planche. Puis Gandar faisait de très gros coups de barrière sautant loin derrière la contre piste et chassant avec son unique corne, telle un sabre afin de blesser. Roger le savait bien. La barrière approcha à toute vitesse.

Il se jeta la tête première derrière les planches. Une fois par terre, le taureau frustré de ne pas l’avoir touché, se dressa sur le marchepied de la piste et tenta encore de blesser le raseteur. Cette entrevue entre le Grand Gandar et Roger sera la seule de l’histoire car Roger impressionné par Gandar, se jura de ne plus réitérer l’aventure.

A cette période, Gandar imposait un respect indéniable et tous les gauchers de l’époque ont eu leur lot d’aventure du même genre avec l’exemplaire de l’élevage de la manade Blatière. Avantagé par sa taille, il était très rapide. Ce qui avait pour conséquence de mettre facilement en difficulté les raseteurs de l’époque. Aux yeux de Roger, ce fut le plus grand taureau de sa génération.  

Mais l’anecdote la plus marquante pour Roger, restera l’accident de François Canto, encore jeune à l’époque. A cette époque, il n’y avait aucune limitation du nombre de raseteurs, ce qui produisait beaucoup de mouvement autour des taureaux et pas mal d’émotion. 

LA RECONVERSION

Roger Pascal la Course à l'ancienne

Roger projetait de s’arrêter à l’âge de 30 ans. Il acquit le café du Nord à Beauvoisin en 1962, mais il continua encore 10 ans sa carrière, alternant entre le café et les courses. Celui-ci est investit toutes ses rentes de raseteurs dans les commerces à la vente à Beauvoisin. Il créa un patrimoine d’affaires petit à petit allant jusqu’à fonder une discothèque.

Ainsi, il acquit en même temps plusieurs parcelles de terrain et de l’immobilier. Il vécut de ces investissements réfléchis tout au long de son après carrière, ne se privant d’aucun plaisir. Enfant,  il était allé très peu à l’école à cause de la guerre et de ses difficultés, Il acquit ses connaissances en autodidacte. Il avait en poche un diplôme du conservatoire de musique en saxophone. 

Cependant, il est à l’origine de la création du club des anciens raseteurs en 1987 avec Fidani, Cabanis et Rinaldi.  Il en restera président pendant 13 ans cédant sa place à Jacques Roumajon. Créé à l’origine pour financer les hommages, certains raseteurs lui donneront la forme que l’on connait aujourd’hui. 

Roger reste un personnage indissociable de cette époque où les courses de taureaux se déroulaient hors d’un cadre structuré. Il n’était que peu nécessaire à l’époque. Cette génération a tout connu. Bien en phase avec son époque, il restera un passionné baignant au beau milieu des gens de la bouvine. Ce fut un réel plaisir d’échanger sur sa mémoire et son histoire avec ceux qui l’ont connu.

Roger Pascal la Course à l'ancienneRoger Pascal la Course à l'ancienne

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finis, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !