fbpx
Accueil Blog Page 73

1958 … naissance de Carré d’as…

0

1958 … naissance de Carré d’as…

André Soler, Roger Pascal, François Canto et Francis San Juan… un quatuor de rêve, le carré d’as, les quatre mousquetaires de la course libre. Le fameux Carré d’as, c’est le nom d’usage donné à la grande équipe de raseteurs composée par les tenues blanches les plus prodigieuses de la période 1958-1964.

Auparavant, « l’équipe » était un trio, du temps où André Soler, effectuait son service militaire jusqu’en 1957.

La Naissance du carré d As en 1958

André Soler, le génial raseteur natif de Salon de Provence, considéré comme la locomotive de la bande. Certainement le plus talentueux. Qui n’a pas en tête ce légendaire cliché du photographe George où l’on voit le raseteur traverser la piste des Saintes Maries de la Mer, un 15 aout 1962, la main posée sur le frontal du grand Caraque de Laurent. Soler, l’esthète, et ce côté renégat, attachant et explosif à la fois. L’une des spécialités du salonnais : les rasets d’attaque.

Un véritable guerrier, un cascadeur qui n’hésitait pas à rentrer dans le terrain du taureau, quel qu’il soit. Au cours de sa riche carrière en blanc, Andre Soler remporta à six reprises le Trophée des As, dont cinq fois d’affilée de 1960 à 1964, mais aussi trois cocardes d’or en 58,60 et 64 et quatre Palme d’or en 58, 62,63 et 64.

A ses côtés, Francis San Juan. Le plus âgé de la troupe, né en 1929 et donc 29 ans lors de l’éclosion du Carré d’As est déjà un compétiteur chevronné, à la carrière brillante, ayant fait une moisson de trophées. Le raseteur Lunellois a notamment remporté en 1962 la prestigieuse Cocarde d’or.

Sportif de haut niveau, travailleur acharné, considéré par les puristes comme l’homme de la « bourre », capable d’affronter n’importe quel taureau. San Juan fait partie à cette époque de l’élite de la course libre, en mentor pour ses trois collègues de piste.

Troisième larron et non des moindres : Roger Pascal. Surnommé « Bechique », Roger Pascal est un gardois pur et dur puisqu’il naquit à Gallician un 30 aout 1932. A ses débuts en 1953, ce jeune prodige du raset lève son premier attribut au fameux et réputé cocardier Sangar de la manade Laurent alors qu’il n’est encore qu’un inconnu. ce gaucher au physique surpuissant demeure encore aujourd’hui comme l’un des raseteurs les plus célèbres de l’histoire de la course camarguaise.

En 1956 il est libéré de son service militaire in-extremis le jour de la finale du Trophée des As. Débarqué à Marseille, le galliciannais s’habille en chemin et entre sur le sable des arènes de Nîmes alors que le premier taureau est déjà en piste. C’est en 1957 que le jeune et téméraire gaucher fait la connaissance de ses trois autres comparses.

Sa spécialité : les rasets longs, à la fois crispant et langoureux, en dessinant au plaisir, un arc de cercle depuis les barricades. Durant sa brillante carrière, Roger Pascal souleva une multitude de prix avec notamment une victoire au Trophée des As en 1959.

Et enfin, Canto, François de son prénom. Un garçon charmant, un sourire d’ange et un talent hors du commun. Né en région parisienne, François et sa famille s’installèrent en 1950 à Beaucaire, où son père fut employé de l’usine de ciment Calcia. En 1952, à la mort de son père, François descend dans l’arène pour la première fois.

C’est en piste qu’il fit la connaissance, en premier lieu, d’André Soler avec qui naitra une amitié sincère, profonde et indéfectible. L’un encourageant l’autre, et vice-versa. Des quatre as du crochet, Canto était le moins habile, il manquait de main. En revanche, François Canto était un travailleur infatigable, un besogneux, un téméraire à la volonté impressionnante.

Au cours de sa brillante carrière. Ce beaucairois d’adoption remporta à plusieurs reprises la Palme d’or, dans son jardin à Beaucaire. Le 8 mai 1965 à Beaucaire, le cocardier Aureillois de Chauvet-Chapelle lui inflige un sévère coup de corne. Dont il succombera le lendemain.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

RAMI, TAUREAU DE LEGENDE

0

RAMI, TAUREAU DE LEGENDE

Rami, un taureau de légende et une carrière de plus de quinze années à retrouver dans notre reportage sur la manade Fabre Mailhan => https://toril.tv/programs/le-coeur-de-fabre-mailhan

Un palmares long comme le bras, avec notamment deux Biou d’or en 1969 et 1971. Il réalisé le doublé Biou d’or-Cocarde d’or en 1971 et aurait pu prétendre à un troisième sacre suprême en 70 et 72.

Comme Goya en son temps, Rami fut l’un des plus grands cocardiers de l’histoire de la Course libre. Des cornes en lyre, hautes, longues avec un port de tête royal, reconnaissable entre mille.
En piste comme dans les coursives, Rami inspirait un profond respect, il était craint et admiré. Les hommes tremblaient à l’idée de l’affronter.

Pour nombre d’aficiounas, Rami possédait une intelligence hors du commun. Il repérait rapidement l’endroit de la piste d’où il pouvait « mestréger ».

Sur les rasets, son anticipation était comme foudroyante et coursait les hommes à la vitesse de l’éclair malgré son gabarit imposant. Ajoutez à cela des déplacements judicieux et une combativité à toute épreuve…

Rami, fut dans l’histoire, le taureau qui de par son intelligence, savait décupler toutes ses qualités.

En 1967, à trois ans, il entre dans la piste de Mauguio pour sa première course la première d’une carrière longue de 16 ans de courses ! Un record jamais égalé dans l’histoire de la course camarguaise. D’autant que Rami, n’était pas de ces taureaux que l’on ménage.

En un seul été, il lui est arrivé de sortir dix-sept fois et de se battre dix-sept fois avec la même determination, la même hargne à une époque où on ne parlait pas de limiter le nombre des raseteurs en piste. Il est arrivé à Rami de se trouver face à 55 tenues blanches sans perdre le fil de sa course, tout en domination.

Il trouvait toujours la solution pour s’imposer et en imposer aux hommes du surcroit face à des raseteurs de grand talent : Castro, Dumas, Pellegrin… puis Siméon, Rado, Lopez… jusqu’à Christian Chomel. Lever un attribut à Rami relevait de l’exploit, et l’argent dans ce cas ne comptait guère.

Marcel Mailhan, le manadier qui a eu la chance de voir naître ce taureau d’exception dans son troupeau se souvient « de cette Palme d’Or à Beaucaire où il a sauté plusieurs fois d’un côté à l’autre des barrières et a bousculé dix-sept personnes. Heureusement il n’était pas trop méchant. Quand l’homme était à terre, il ne s’acharnait pas. »

Un véritable seigneur des pistes… qui se laissait manipuler tranquillement en pays. Brave, paisible il se détachait sans encombre du troupeau pour filer vers le char et sa prochaine course de roi.

Mais il arrivait parfois que Rami se fasse désirer. Quelque fois il arriva au pélot de chercher son cocardier vedette. Qui se cachait derrière les tamaris des Cabannes de Romieu. Il fallait le « quicher ». Un comportement comme signe annonciateur que Rami allait être moins fringuant ce jour-là. Mais les occasions furent rares.
Mais quand il avait envie, alors là, personne n’égalait Rami. Il faisait le tour de la piste, mesurait, humait les hommes transpirants d’angoisse. Il se plantait invariablement à droite du toril et attendait tranquillement les hommes… Qui souvent ne venaient pas.

Il est arrivé à Rami de rentrer aux Bernacles cocarde et glands intacts. Et quelques records que seul Goya a battus : une cocarde sortie intacte de l’arène de Marguerittes et qui avait atteint la somme de 5.500 francs, en 1975 !

En 1982, âgé de 18 ans, Rami fait ses adieux aux pistes et aux aficiounas qui l’ont tant applaudi et aux raseteurs qui l’on tant combattu dans les arènes de Marguerittes.

Pour qu’il y finisse ses jours paisiblement, comme Goya chez Paul Laurent, comme Ventadour chez Jean Lafont, comme tous ces grands taureaux de légende qui ont servi la cause de la Bouvine, Marcel Mailhan le lâche dans ses près des Cabanes-de-Romieu.

Lors d’une finale du Trophée Taurin à Nîmes. Les organisateurs avaient décidé de présenter en piste les Biòu d’Or retraités dont Rami. Deux tours de piste et, ensuite, il prit position à gauche de la présidence, à deux mètres des planches et attendit que les hommes viennent à lui.

Aujourd’hui encore pour les plus anciens d’entre nous, Rami reste Rami, l’immense cocardier marqué de la croix de Camargue.

Rami, un taureau de légende et une carrière de plus de quinze années à retrouver dans notre reportage sur la manade Fabre Mailhan => https://toril.tv/programs/le-coeur-de-fabre-mailhan

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

AU CŒUR DES ÉLEVAGES // LA MANADE ALBERT CHAPELLE

0

AU CŒUR DES ÉLEVAGES // LA MANADE ALBERT CHAPELLE

Au coeur des élevages. RETROUVEZ LE REPORTAGE SUR TORIL TV => https://toril.tv/programs/rencontre-manade-chapelle

C’est alors qu’il se rend à l’école avec sa mère, à bicyclette, que le jeune Albert, alors âgé d’à peine huit ans, se fait charger par un taureau appartenant à Marius Lescot. Il en perd la parole durant plusieurs jours et développe alors un virus inébranlable : celui de la passion. En grandissant, il se prend aussi d’amour pour les chevaux, qu’il aime dresser à la perfection, se plaisant à les faire cabrer en public, dédiant son chapeau.

Qui n’a jamais aperçu, lors des fêtes provençales, « Bebert » tel qu’il est surnommé, faisant le spectacle lors des abrivados qu’il menait avec panache ? Un sens qu’il tient de ses années de « caballero en plaza ». Vainqueur du Rejon d’Or en 1969 et 1970, il exerçait le toreo avec ses chevaux de travail face à du bétail camargue, ce qui était courant à l’époque, dans des arènes portatives ou de village.

Devenu manadier avec son frère Jean-Pierre, il se concentre alors à l’émergence de réels cocardiers, objectif qui reste prioritaire encore aujourd’hui alors que la manade est désormais entre les mains de son petit-fils Florent.

L’ENVOL AVEC CHAUVET-CHAPELLE

Tout commence lorsque Régis Chauvet et François Chapelle décident de s’associer afin de fonder la manade Chauvet-Chapelle. Ils achètent leurs premiers taureaux et notamment la manade Arc en Ciel. Ayant perdu leur père prématurément, les frères Chapelle, Albert et Jean-Pierre qui étaient encore adolescents, se retrouvent rapidement à la tête du cheptel.

A ce moment-là, le Mas de Pernes, propriété de la famille Chapelle, ainsi que le Mas de Cadenet, alors à Monsieur Chauvet, accueillent l’ensemble du troupeau, qui vit aussi sur des marais et bois à Port Saint Louis, ainsi qu’à Fielouse en Camargue. Ces onze années d’association ont permis l’éclosion de bons cocardiers, par les origines Baronceliennes d’Arc en Ciel, ajoutées à De Montaud Manse (Granon), Raynaud et L’Amarée.

Gendarme entre autres, Boncoeur, ou encore le célèbre Aiguilleur, grand taureau de la manade. Vainqueur de la Cocarde d’Or et de la Palme d’Or 1972, il aurait certainement dû obtenir un Bioù d’Or, à une période où Lafont et Laurent raflaient beaucoup d’importants trophées. Épinal, Saint Louisien, Ramoutcho, Pascaloun puis Balzamo font les beaux jours de la manade Chapelle, qui détenait à cette époque deux royales.

Lors de la séparation en 1969, Aiguilleur et Sant Louisien reste sur le Mas de Pernes, alors qu’une partie des terres est conservée par Régis Chauvet.

AFFAIRE DE CHOIX

Depuis cette époque, de nombreux changements de sang sont opérés. Paul Laurent prête un étalon qui apportera plus de fougue spectaculaire aux produits. Font leur apparition des taureaux comme Bizet ou Vert Galant dans les années 90. Cosaque et Arlaten arrivent un peu plus tard, avant que le fameux Cérès, rude et explosif, ne réveille la manade, participant à deux reprises à la Cocarde d’Or, en 2007 et 2009, et remportant de nombreux trophées.

À 20 ans, il coule des jours heureux à Pernes, entouré de ses congénères. C’est en 2013 que Florent, fils de Nadine, reprend officiellement les rênes de l’élevage de son grand-père. Bercé depuis sa plus tendre enfance par la bouvine, qu’il côtoie au quotidien, il y revient pourtant avec plus de profondeur vers l’âge de 15 ans, avant de débuter des études en Licence de Géographie, souhaitant devenir professeur des écoles « j’ai attaqué ma première année de maîtrise puis, au vu du temps que cela prenait ici, que j’aimais ça, et aussi parce qu’il fallait donner une suite, mes grands-parents étant âgés, il m’a fallu faire un choix. J’ai donc fait celui de la famille et de la passion » explique Florent.

Il commence donc à ouvrir les registres d’Albert, s’intéressant aux anciennes familles, découvrant la sélection et réessayant certaines vaches « si on veut préserver la race, la priorité de base, c’est la sélection pour la course camarguaise et cela me plaît beaucoup » précise-t-il. Des bêtes d’origine Plo ont été incorporées et des étalons de Fabre-Mailhan amènent plus de régularité et de combativité « je recherche plus un côté cocardier, avec du moral, plutôt qu’un gros barricadier. Cependant s’il y a une touche de finition, c’est le plus ! » dit-il. Prince, Tau d’Or 2007 et vainqueur de la finale du Trophée des Raseteurs en 2011, en est le premier témoin.

Lui aussi fini ses jours au mas, même s’il se montre assez filou. Autre descendance de choix, Grazielito, qui se classe à la finale des taus aux Saintes Maries de la Mer. A l’heure d’aujourd’hui, la manade Chapelle peut compter sur des cocardiers tels que Sphinx. Toujours très régulier et plaisant en première partie, Primadié et Mystère intelligents, ou encore Cabanen, Poséidon et Protagoras, complet. La bonne dizaine de cocardiers se côtoie tranquillement sur les terres plus « cravenques » du Mas de Pernes « depuis Prince, ça redémarre, constate Florent. Quelques-uns confirment et j’aimerais essayer de les mettre aux As. Je pense qu’on peut mieux faire.

Mon objectif c’est de retrouver le niveau des années 70. Où on avait des taureaux de grandes pistes et des royales ». Non loin, la petite équipe qualiteuse de vaches cocardières leur font signe. À l’époque d’Albert, malgré la présence de très bonnes vaches, aucune ne participait aux courses leur étant destinées. Aujourd’hui, Florent ne manque pas de faire valoir leurs compétences.

« Je trouve que c’est bien que les vaches soient aussi mises à l’honneur ». Et il ne s’y est pas trompé.

La sœur de Prince, Gazette, petite vache scorpionne au fort tempérament, ramène à la manade ses premiers titres de Cocardière d’Or en 2009 et 2011, et termine à deux reprises meilleure vache de la finale. À 16 ans, elle aussi profite de sa retraite de reine tout comme Désira qui fut très spectaculaire.

Pour autant, la relève est assurée avec notamment Avocette, Octopussy, Cocardière d’Or 2016 et qui rentre souvent sa cocarde. Damisello, Cocardière d’Or 2018, ou encore Canopée, meilleure vache des courses de présélection l’année dernière. Damisello et Octopussy viennent d’ailleurs de participer brillamment à la finale des Vaches Cocardières 2019 à Codognan. Cette dernière ayant été sacrée Cocardière d’Argent. L’espoir est à l’avenir entre les cornes d’une certaine Santa, et de Flora, au comportement prometteur.

RETROUVEZ LE REPORTAGE SUR TORIL TV => https://toril.tv/programs/rencontre-manade-chapelle

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

PAR UN CRIMINEL HIVER DE 1929…

0

PAR UN CRIMINEL HIVER DE 1929…

Parmi les histoires anecdotiques de Camargue, il en est une qui a marqué l’ensemble de toute une génération de professionnels de la bouvine. Le grand froid de l’hiver 1929.

Il fut l’un des plus terribles, mais aussi le plus dramatique, puisqu’il enregistre la perte de nombreuses bêtes. À cette époque, les manadiers Granon et Blatière laisse pâturer un lot de taureaux ensemble sur le mythique Bois des Rièges, situé au Sud de l’Etang du Vaccarès, en plein cœur de ce qui est aujourd’hui l’actuelle Réserve Nationale de Camargue. Près de 100 têtes sont alors sur les Lionnes, une hauture encerclé d’eau, celle de l’Etang du Lion.

Alors, par un 13 février de l’an 1929, un froid glacial s’installe pour plusieurs jours. Le vent se lève, la nature gèle, l’eau devient glace… et les taureaux de se retrouver alors prisonniers, sans eau, ni abris. En effet, les Lionnes ne sont pas aussi protégés que le bois qui présente, de plus, quelques petits points d’eau douce. Si l’homme ne faisait pas « gaser » les bêtes jusqu’au bois, celles-ci ne traversaient pas la glace.

Cette année-là, la totalité du troupeau périt de froid et peut-être bien de soif. D’après les dires, il s’agirait là d’une « faute professionnelle » communément appelée de nos jours. En effet, ce drâme serait la conséquence d’une discordance entre le bayle gardian de Fernand Granon, dit « Paulin », et un certain « Baptistou », qui serait aujourd’hui considéré comme l’amateur de la manade. Granon ayant demandé le déplacement des bêtes, ceux-ci, par manque de communication, préoccupés par leur désaccord personnel, ne se serait que peu soucier du sort du cheptel, oubliant d’anticiper les conditions météorologiques, et prenant soin de transhumer tout le monde.

Une autre version raconte que ce serait les volontés d’une femme, désirant plus de bois pour se chauffer, qui aurait retardé le soin des bêtes. Une histoire déplorée avec grand regret par Fernand Granon, dans une lettre du 29 mai 1960. Un fait dont tous les anciens, encore présents, se souviennent, tant il avait chamboulé les esprits.

Une issue tragique, qui rappelle au combien la Nature demeure sauvage et souveraine.

Retrouvez plus d’histoires sur notre plateforme vidéo streaming www.toril.tv

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

FRÉDÉRIC DURAND – « Comme tu es dans la vie, tu l’es en piste »

0

FRÉDÉRIC DURAND – « Comme tu es dans la vie, tu l’es en piste »

Lui a fait déplacer les foules, remplir les gradins d’aficiouna à qui il faisait perdre tout sang-froid. Qui n’a jamais assisté, vu ou visionné, sa course de folie devant Président de Saumade à Beaucaire, stoppant net, repartant, finissant déshabillé à la barrière. Car oui, Frédéric Durand était de ceux que la folie habitait, se jetant corps et âme dans une seule religion qu’il transpirait à 100% : celle des taureaux.

16 ans après son dernier raset, dans les arènes du Grau du Roi, il nous partage sa vision de la course camarguaise d’aujourd’hui.

Comment étais-tu devenu raseteur alors que rien ne t’y prédestinait ?

Je sors des quartiers de Montpellier, je n’étais pas né dans les taureaux, le premier que j’ai vu j’avais 16 ans. Je suis un peu comme le raseteur Katif, quand je le vois, je me vois. Et puis en emboulés j’étais banal, je me suis révélé en pointes. Mais c’est grâce à Daniel Simeon que j’ai appris à raseter. Il m’a beaucoup aidé notamment parce que je ne savais pas dire non. C’était un mentor. Parfois il était sur les gradins, quand je voyais son regard, je me transcendais. C’est lui qui m’a fabriqué. Après je n’étais pas obnubilé par les points, c’était 50/50.

J’ai fait briller des grands taureaux, fait des gros ¼ d’heure sans prendre de points. Comme ces 15 août au Grau du Roi où je faisais 2 points mais j’avais fait une course énorme.

Qu’est-ce qui t’animait à ce moment-là ?

C’est le danger qui me faisait raseter. J’aime le danger. L’an dernier j’ai pris un chêne en faisant du vélo, je me suis laminé la tête. De tout petit j’ai toujours aimé les risques, je suis comme ça. L’hiver, je faisais quelques courses d’emboulés mais je m’embêtais. J’ai eu un gros coup de corne à Nîmes, sous la bulle et quelques autres, mais surtout beaucoup de coups. Les seules choses qui m’ont remis à l’heure ce sont les roustes. Certaines faisaient plus mal que des coups de corne qu’on peut digérer plus facilement. Pendant longtemps je croyais que j’allais plus vite que les taureaux, que j’étais plus fort qu’eux. C’est pour ça que j’étais un peu différent. On venait me voir comme une bête de cirque parfois. Je m’en foutais. Quand j’étais en blanc j’étais quelqu’un d’autre, un animal (rires). Parfois j’oubliais mon crochet au vestiaire, j’étais ailleurs.

Après 12 années passées au trophée des As, comment as-tu pris la décision de mettre fin à ta carrière de raseteur ?

Le jour où j’ai senti que je n’étais plus à fond. Je n’aurais pas supporté d’être siffler, c’était hors de question. Et puis je ne voulais pas continuer à prendre un engagement sans assumer derrière. D’ailleurs ça m’est arrivé plusieurs fois de rendre de l’argent, c’était ma logique à moi. J’ai toujours essayé d’être bien avec tout le monde, je n’ai pas d’ennemi en Camargue. Pour dire, lors de mon jubilé, l’association des manadiers m’a offert une chemise Souleiado.

Que s’est-il passé par la suite ?

À cette époque j’avais un bar à Lansargues. Je me suis mis à faire du vélo parce que j’aimais ça, et puis j’ai fait de la compétition. Pendant cinq ans j’étais à fond là-dedans. Ça ressemblait beaucoup aux taureaux : il y avait un championnat, donc des points à prendre sur les courses. Je suis un compétiteur. Je ne peux pas faire de sport si on ne gagne pas. Les taureaux m’ont énormément manqué, pendant 5/6 ans je ne pouvais plus aller aux taureaux, j’étais trop malheureux. Ensuite j’ai acheté le Bar des Halles à Vauvert, rien n’y est affiché, je n’en parle pas, les gens s’en souviennent et puis voilà.

Quelles sont les qualités indéniables d’un raseteur en ton sens ?

Le courage. Si t’es courageux alors tu as le mental et tu t’adaptes, tu es capable de digérer les roustes. Certains naissent avec un don, sont forts physiquement, d’autres juste agités dans leur cerveau. Moi par exemple je n’avais pas spécialement de talent, c’était ma façon d’être. Comme tu es dans la vie, tu l’es en piste.

RETROUVEZ LE REPORTAGE COMPLET SUR FREDERIC DURAND SUR TORIL TV
https://toril.tv/programs/frederic-durand

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

GASTOUNET – Manade Saint Pierre

0

GASTOUNET – Manade Saint Pierre

Vous vous souvenez de moi ? Revenons un peu sur mon histoire…

Maman était Lagarde, Papa un bel étalon de Fanfonne Guillerme. Ce mariage me vit naître en 1997, et j’arbore quelques années plus tard le numéro 703. Je possède d’ailleurs une carrure très imposante, et un grand berceau de cornes. Au début quelconque, je me demandais bien ce que voulaient ces tenues blanches qui passaient plutôt rapidement sous mon nez, alors, j’analysais. Parfois je lâchais les cites, je partais sur un tourneur… Il m’arrivait même de sauter dans le pourtour pour revenir seul en piste, attitude que j’ai gardée tout au long de ma carrière.

Je sors très jeune dans les arènes d’Aigues-Vives, pour la fête votive, pays natal de mon pélot. Le matin déjà, lors du débarquement, j’inflige un coup de corne au bras de Christian (je n’ai pas vraiment fait exprès, je le promets). Il a dû se rendre à l’hôpital et je le prive de la course. Je me révèle très bon, voir « intouchable » tel qu’on le lui rapporta, rentrant ma cocarde, et on décide alors de m’appeler « Gastounet », clin d’œil à un Président de la République du début du siècle, Gaston Doumergue, natif également du village.

Ce fut le top départ de belles années, fantasques et spectaculaires à souhait, tant la puissance des coups d’éclats que je faisais éveillait l’émotion. Ma toute première explosion aux planches d’ailleurs, c’était une envolée, que j’ai signée aux trousses d’Olivier Ruiz. Je gagne la finale des courses de protection à Mauguio en 2002 et continue ainsi mon ascension. Généreux au possible, je me suis toujours très impliqué au combat mais je savais me montrer sélectif ! La bourre, ça n’était pas mon truc, et je ne manquais pas de le faire savoir à mes assaillants.

Une fois à Palavas les Flots, juste avant que la trompette ne retentisse pour que je retourne au toril, un grand raseteur du nom de Sabri Allouani me fait face. Je reste très près de lui jusqu’aux planches que j’occulte complètement ! Résultat : porte et pilier au sol, cassés, mais encore une fois, mon impulsivité m’a emporté sans crier garde. Je rentre ce jour-là sous l’ovation générale. Je passe juste après mon ami Camarina de Chauvet dans l’amphithéâtre arlésien, qui avait été excellent, et j’ai tenu ma place de dernier avec brio.

J’ai eu la chance de travailler dans toutes les grandes arènes, telles que Châteaurenard, Lunel, Vauvert, Beaucaire, Arles…, mais je n’ai jamais participé à une finale car Christian ne tenait pas à ce que je les fasse. Il faut dire que je me suis beaucoup blessé ! Quand je sortais, il ne dormait pas apparemment tant le risque était considérable. J’ai été opéré au moins quatre fois de la mâchoire qui, aujourd’hui encore, reste marquée.

Mon genou a souffert aussi des arènes pescalunes. Et puis j’en ai fait souffrir moi aussi… J’ai une pensée pour Benjamin Villard, mon plus fidèle adversaire, à qui j’ai compromis la suite de carrière sur ce coup énorme à Châteaurenard. Je faisais aussi bien la paire avec Hadrien Poujol.

Je me reposais tranquillement sur les terres sableuses de La Félicitée au Grau du Roi, été comme hiver, je n’avais plus vu les pistes des arènes depuis 2010, date à laquelle j’effectuais ma dernière saison, avec des despedides à Eyragues et Aigues-Vives, là où tout a commencé. Même si les mouvements deviennent difficiles, avec un corps marqué par tant de générosité pour vous faire plaisir, je parviens encore à me soulever et me mettre debout pour saluer mes visiteurs.

A l’ombre, au frais, je me remémore tous ces souvenirs, du grand taureau que j’étais, moteur de la notoriété de mon élevage.

Depuis ce texte, je ne suis plus là… je suis partis rejoindre mes congénères dans le paradis des taureaux en 2019. Mais je suis sur que vous vous souviendrez de moi… Texte : Toril TV – AM

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

SOUVENIR // ROYALE DE LA MANADE BILHAU : LE PREMIER BIOU D’OR

0

SOUVENIR // ROYALE DE LA MANADE BILHAU : LE PREMIER BIOU D’OR

Souvenir du premier Biou d Or. C’est sous l’impulsion de trois passionnés, Georges Thiel, Marius Gardiol et Paul Laurent, que naît, à l’aube de l’année 1952, une constitution nommée « Trophée Taurin ». Désireux d’apporter un nouvel élan à la course camarguaise, ils mettent en place une compétition donnant lieu à un classement, et récompensant les raseteurs en fin de saison. C’est alors que l’idée de mettre en valeur également les taureaux, pilier central du spectacle, prend forme. Une commission dédiée est alors créée au sein du Trophée Taurin, chargée d’élever, au graal suprême, le meilleur taureau de l’année, par un titre appelé « Bioù d’Or ». Sculpté pour les premiers par Maître Sandor de Fontvieille, il est souvent fait de bronze.

Un lot de taureaux très complet

Le tout premier est décerné, dès l’année 1954, à la course complète de cocardiers de la manade Bilhau, dénommée « royale », puisqu’évoluant face aux As de l’époque. En effet, à ce moment-là, très peu de concours de manades sont organisés. Les taureaux de la manade Bilhau font partis de ceux les plus demandés des organisateurs. Et pour cause… les six pensionnaires d’Emile Bilhau, qui fonde son élevage en 1940 de souche Marquis de Baroncelli, constituent un subtil mélange de qualités à la fois cocardières et barricadières, pour un lot bien complet.

Cependant, c’est avec Garri que les débats commençaient, un premier de choix avec de la mobilité. Poète s’avérait compliqué, faisant preuve de finition à la barrière. Sultan mettait en œuvre un bel atout anticipateur. Tandis que Carretié, sortant quatrième, était le plus sérieux du cocktail, pétant de dangerosité. Le vaillant Rousti se livrait dans le combat avec générosité avant que Janot, spectaculaire à souhait, ne clôture les prestations. Un taureau qu’il fallait aller chercher dans son terrain. Compliquant la tâche des hommes d’un coup de tête à la rencontre. Avant de briller dans des coups de barrières à foison à l’arrivée.

Né en 1945 au Mas de Lauricet, près de Saint-Gilles, il tiendrait son nom de sa mère « Jeannette ». Mais il se dit aussi que ce serait lors d’une course à Beauvoisin. Le jour de l’anniversaire du neveu du pélot. Jean dit Jeannot, que le futur Bioù d’Or aurait été baptisé. Il était en effet la tête de liste de cette super royale, décrochant le Bioù d’Or seulement quatorze ans après la création de la manade. Sortant sixième, il y avait déjà à l’époque une certaine polémique car la vedette devait détenir la place de post-entracte. C’est sur un énorme coup de barrières, dans les arènes de Beaucaire, que Janot, brisant les planches sous son poids, fut mis à rude épreuve et mourra malgré les soins prodigués par la suite.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

JOFFRE de Pastré, le barricadier volant au pelage de renard

0

JOFFRE de Pastré

Barricadier volant au pelage de renard

En 1956 le Comte de Pastré, achète la totalité des parts de sieur Nou de la Houpelière qui était son associé à la tête de la manade acquise au manadier Louis Robert en 1942.

Dans la décennie 1930-1940 des cocardiers réputés tel que Pratique – Grelot – Boer – Lieutenant qui était de couleur roux et surtout Juif qui fut vainqueur de la Cocarde d’Or en 1938 et 1939, firent la renommée de la devise bleue et blanche.

Dans les près de Bardouine, c’est le pélot de la maison, l’attachant René Jalabert qui mène les troupes. L’élevage saintois joue rapidement les premiers rôles de la course libre, les cocardiers Deserteur, Moussaillon, Cuilléras faisant la réputation de la devise, en remportant de grandes satisfactions et de nombreux trophées à leur propriétaire.

Parmi les cocardiers des plus célèbres de la course libre : Joffre.

Joffre un taureau au pelage roux, comme ses renards qui arpentent les roubines de la Camargue sauvage. Joffre fut baptisé par le bayle gardian, René Jalabert, en référence à un cocardier éponyme, roux lui aussi, à la belle notoriété, que le gardian avait connu chez son ancien patron, le manadier Robert.

La carrière de Joffre fut longue et palpitante, mais celle-ci eu bien du mal à démarrer. Au début Joffre courrait beaucoup, beaucoup trop, sautait, fracassait les barricades sans prendre la peine de s’intéresser au tenues blanches.

En 1958, à 12 ans, un âge relativement avancé pour un cocardier, le grand rouquin bascule dans une nouvelle dimension. A Mejanes il frappe fort aux planches, mais montre une certaine intelligence face aux hommes. Quelques semaines plus tard il réitère la performance à Saint Martin de Crau puis à Bellegarde pour les fêtes d’octobre avec notamment une envolée monumentale derrière Roger Pascal.

La nouvelle carrière de Joffre est désormais sur de bons rails. Le rouquin de Bardouine va faire vibrer les foules durant près de 10 saisons, jusqu’à l’âge de 20 ans. Du jamais vu.

Joffre était un taureau mobile, vif, puissant et agile. Difficile à fixer en début de quart d’heure car il courait beaucoup, le bijou de Bardouine, se fixait ensuite cul aux planches, comme en se fâchant. Et la gare au gorille. Le premier homme à tenter le diable pouvait être sur de sentir le souffle puissant du rouquin le propulser au-dessus des planches.

A Mouries, son arène fétiche, en septembre 1959 il impressionne et multiplie les coups de boutoir aux trousses des Falomir, Soler, San Juan et Pascal.

L’année suivante il remet ça… pas moins de 18 coups de barrières tous aussi puissants et explosifs les uns que les autres. Son envolée derrière André Soler demeure encore aujourd’hui comme l’une des photographies de légende la course libre.

La même année à Lunel, le cocardier à la devise bleue et blanche parait intouchable. Seuls Cesar et Sicard osent l’approcher. Puis il revient à Mouries, où Soler enragé, se bat comme un beau diable pour lever une ficelle à hauteur de 45000 francs. Provoquant une spectaculaire envolée face au mur de l’enceinte provençale.

Agé de 17 ans, Joffre est désormais ménagé par son pélot, mais mettait du cœur à l’ouvrage, à malmener les hommes, à briser les planches, à chacune de ses rares sorties, tirant toujours son épingle du jeu comme lors d’un quart d’heure monumental aux Saintes Maries de la Mer en juin 1966. Deux mois plus tard, il laisse les arènes de Mouries en lambeaux après une sortie époustouflante poursuivant avec férocité les raseteurs Rinaldi, Lacroix, Marchand et Geneste, entre autres.

Joffre fera ses adieux aux pistes un an plus tard, à 20 ans, le 21 aout 1967, devant son public, dans ses arènes fétiches de Mouries, archi-combles, sous une clameur indescriptible d’un public en liesse et d’un bayle gardian ému aux larmes.

Joffre vivra encore six années dans ses près de Bardouine qui l’on vu naitre. René, à l’occasion de ferrades ou de bistournages ne bouda jamais son plaisir de présenter « son » biou. Maintenant paisible mais toujours aussi fier, aux aficiounas de passage, accompagné de son fils Serge qui bientôt prendra le relève.

Joffre sera inhumé le 21 mars 1973 à l’entrée du Mas. Aux côtés du simbeu Miracle et du cheval Pied Blanc.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

 

SOUVENIR // PALME D’OR 1999 : LA VICTOIRE DE L’AVENIR

0

La Victoire de l’avenir

Palme d or 1999

Elle avait marqué son époque, cette finale de la Palme d’Or de Beaucaire. Gradins remplis au maximum, tel qu’on ne l’avait pas constaté depuis longtemps dans ces arènes. Elles eurent le plaisir d’y voir la victoire d’un jeune raseteur, alors classé au Trophée de l’Avenir. Un « phénomène » du raset, qualifié par certains, à juste titre, tant ses qualités étaient remarquables : Romain Mascarin.

Le duel fut intense entre le jeune prodige, alors en pleine ascension. Et un autre raseteur en plein boom : Thierry Felix. Ce n’est qu’au cinquième taureau, Beccaro de Saint Antoine, spectaculaire à souhait, que le vainqueur fut déterminé. Jusque-là, c’est une course sous pression, fort bien animée par l’équipe d’hommes en blanc, qui était offerte au public.

Pistolet, de l’Etang de l’Or, amorti honorablement les sollicitations de sa place de premier, alors que Cerf de Lautier, plutôt désabusé, gagnait le centre de cette piste difficile pour les taureaux. Surcouf de Laurent démarre ensuite avec énergie et se montre dangereux en conclusions mais met le frein pour finir. Après l’entracte, toujours au cœur de la compétition, le cocardier Pélican de Lafont-Nicollin mérite le poste en se montrant intransigeant sur les cites, mais manque de reconnaissance de la part de la Présidence.

Un témoignage explicite du désamour des taureaux poseur de difficultés, déjà à cette période. Pour autant, Vulcain de Lagarde a su marquer la finale notamment aux ficelles. Où il fit preuve de beaucoup de sérieux. L’Afouga de Fabre-Mailhan, à l’extrême générosité, se jetait au combat sans se ménager, tandis que Duché de Saint Gabriel, sur la même ligne, démontrait plus de rapidité et des finitions puissantes et fantasques avec, à la clé, le prix du meilleur taureau.

Les rasets esthétiques des gauchers Bari Khaled, Nicolas Guetal et Stéphane Rouveyrolles marquaient l’assemblée tandis qu’Hervé Perez, David Messeguer, et le combat Felix/Mascarin ne laissaient aucun temps mort. C’est aussi le jeune Christophe Galibert qui était apprécié ce jour-là par ses rasets de classe sur tous les taureaux.

La présence des étoiles montantes du Trophée de l’Avenir pour cette compétition, l’une des plus importantes de la saison, s’avérait donc être une réussite. Ne pas hiérarchiser les raseteurs dans des catégories de groupe renforcerait la cohésion entre les hommes, et servirait donc la cause de la course camarguaise.

Une réflexion intéressante qui naissait il y a vingt ans, plus d’actualité que jamais, à l’heure ou Beaucaire perd ses lettres de noblesse. A suivre

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

VOVO, terreur de Camargue et cocardier de légende

0

VOVO, terreur de Camargue et cocardier de légende

Qui en Camargue n’a jamais entendu parler du célèbre cocardier et puissant barricadier Vovo ?

Retrouvez le reportage exceptionnel avec Gérard Martin qui a rareté Vovo => https://toril.tv/programs/gerard-martin-lhistoire-de-sa-vie

Un taureau de légende, né une nuit de Noël 1944, dans les pâturages des Grands Palus.

Vovo est le fils de la vache Gyptis, qui, intrépide et foncièrement indépendante, avait délaissé durant l’été 1943, une abrivado que menait Henri Aubanel depuis les prés de Beauvoisin.

Vovo un cocardier légendaire terrifiant

Aspirée par la liberté, Gyptis passa plusieurs mois du côté des marais des Iscles, puis du Scamandre au bord du Petit Rhône. C’est là, dans le « pays » du Clamador que paissent les bêtes de la famille Raynaud. Et parmi elle, le célèbre étalon « Provenço », qui succombe immédiatement à la volage vachette, et deviendra le géniteur du dénommé Vovo.

En 1946, le manadier Bernard de Montau-Manse a besoin d’un jeune bestiau pour compléter un lot de taureaux qui ira courir dans le plan de Saint-Laurent-d’Aigouze. Vovo est du voyage.

Quinze jours plus tard, Vovo passe ses premières crises de colères, contre les barricades des arènes de Saint Genies des Mourgues.

Beau, athlétique, ramassé mais long, vif, Vovo avec ses cornes courtes, incarne à la fois la toute puissance et la noblesse. Le taureau de Camargue dans toute sa splendeur.

En 1949, Henri Aubanel demande à son ami Paul Laurent d’accueillir en pension Vovo, sur ses terres des Marquises. Ici débute la descendance de Vovo, qui s’égrainera sur les plus grands cocardiers durant plus de trente ans. Plus que tout autre taureau.

Le 16 octobre 1949, Vovo court pour la première fois sous les couleurs de la famille Laurent. Quelques mois plus tard à Lunel toujours, Vovo frappe par sa brutalité, par sa fougue bestiale les quelques 3500 spectateurs amassés dans les tribunes.

Vovo est devenu une véritable vedette. Camargue, Provence et Languedoc se précipitent pour admirer le fauve.

En 1951 à Lunel, encore, il détruit tout sur son passage après avoir bondit derrière Fidani. Vovo détruit quarante-huit poutres à lui tout seul. La buvette aussi fera les frais de sa colère. Le raseteur Garric est pris au piège, Vovo lui inflige une rouste monumentale, le piétine et le mord au cuir chevelu.

La même année à Nîmes, Vovo est intouchable, les raseteurs n’osent pas s’en approcher. A Chateaurenard, la peur s’empare des respectables dès son entrée en piste. Ce jour-là, il porte sur ses cornes 320000 anciens francs d’attributs.

Le 2 avril 1952 ce ne sont pas moins de 19000 spectateurs qui abondent sur les travées de l’amphithéâtre romain de Nîmes et autant lors de la première course de l’année suivante.

En juillet 1952 à Beaucaire, tellement inaccessible, Vovo réintègre la toril intact, sa cocarde primée 150000 anciens francs.

La plus grande course de la carrière du célèbre cocardier restera celle du 11 novembre 1952 à Nîmes. Vedette parmi les vedettes d’une course où défilèrent les Cosaque de Lafont, Gandar de Blatière ou Sangar de Laurent. Vovo réalise uen course d’exception.

Il atteint des sommets. Devant des gradins archi-combles, Vovo se surpasse, se révèle en immense cocardier. Cul aux planches, à l’affut des courageuses tenues blanches ayant assez de cran pour s’en approcher. Il anticipe, frappe, percute et accompli un quart d’heure historique. Vovo regagne le toril, sous un tonnerre d’applaudissements, ses ficelles primées 150000 francs l’une.

Cette course demeure comme la dernière « grande course » de Vovo qui en 1953 à Beaucaire se brise le frontal sur l’une des brutales finitions.

Dès lors Vovo ne retrouve de sa superbe et son rang de cocardier de légende qu’en de rares occasions. Il effectue sa dernière sortie à Aimargues en 1958.

Durant l’hiver, en novembre 1959, Vovo s’éteint sur les prairies de La Valette aux Saintes Maries de la Mer, laissant derrière lui une histoire de légende, que nous avons tenté de vous conter…

Retrouvez le reportage exceptionnel avec Gérard Martin qui a raseté Vovo => https://toril.tv/programs/gerard-martin-lhistoire-de-sa-vie

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

LE QUART D’HEURE D’OURAL EN JUIN 1999

0

LE QUART D’HEURE D’OURAL EN JUIN 1999

C’était à Lunel il y a 21 ans, un lundi de Pentecôte. Un concours de manades était à l’affiche de la quatrième journée du Trophée Pescalune avec, entre autres, Ibos de Saint Antoine, Loriot du Joncas et Tinoir de Bon.

Une course qui démarra en demi-teinte et qui tarda à émotionner le public bien présent sur les gradins. En effet, c’est avec un manque de motivation certains que les raseteurs, au nombre de treize ce jour-là, se sont investis en première partie.

Pourtant, à l’entrée en piste d’Oural, alors porte-drapeau de la manade Janin, le spectacle prend une autre tournure : Jérôme Julien, Thierry Félix, David Messeguer et quelques autres, vont affronter le sérieux cocardier avec intérêt, transmettant l’émotion nécessaire pour faire vibrer l’assemblée. Meneur de jeu, Oural pose son cadre sur le sable en variant son positionnement stratégique. Sollicité avec intensité, il va se montrer combattant et solide, conservant longuement sa cocarde. C’est Jérôme Julien qui lui fournit l’adversité la plus concentrée, même si l’ensemble livre un travail très soutenu, auquel Oural fait face avec ardeur et réflexion. Mis en valeur dans ce contexte, il offre des départs appuyés, dans le terrain des planches. Il réintègre le toril porteur de ses deux ficelles, malgré la pression des tenues blanches.

Oural signe alors un quart d’heure des plus brillants de sa carrière, raseté d’une fréquence peu produite jusque-là. Unique taureau à ce jour à avoir reçu le titre de « meilleur cocardier du moment » par l’association des raseteurs pour plusieurs saisons où il domine, Oural fera briller les couleurs de la manade d’Anne et Yves Janin, après des taureaux comme Saint Hilaire ou encore Sangar.

Il s’est éteint dans les prés du Mas du Grand Valat le 8 septembre 2009.

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !

DAMIEN MOUTET, l’abnégation d’un raseteur

0

DAMIEN MOUTET

Retrouvez le reportage complet sur Toril TV => https://toril.tv/programs/damien-moutet

L’abnégation est une des vertus essentielles d’un raseteur. Elle engendre parfois de graves souffrances physiques, mais elle est nécessaire à l’accomplissement de la passion. Raseter demande d’être passionnément vertueux. La vertu est une qualité qui implique d’avoir du courage, de surmonter sa peur, et surtout d’avoir la force de caractère qui permet de dépasser la terreur qu’engendre une blessure.
Damien Moutet, lui, l’a dépassée plusieurs fois !

Il a payé par le prix du sang, la vertu des sages. En raccrochant l’armure blanche cette saison, il accède au repos du guerrier bien mérité. C’est avec les honneurs de l’aficion qu’il clôture sa carrière.

Rappelons-nous du sacrifice du guerrier fosséen au grand sourire et aux yeux bleus, qui a bien mérité de sortir sous les feux de la rampe, en ayant marqué avec le rouge de son sang, son empreinte dans la course camarguaise.

Quel est ton meilleur souvenir en Course Camarguaise ?

J’en ai plusieurs. Mon plus gros souvenir est à l’Avenir, une finale du gland d’or à Montfrin, avec Mathis de Lautier. J’étais le seul à le raseter, une grosse course ! Mais aussi, une finale du Trophée de la Mer au Grau du Roi avec Yvan du Pantaï, Renoir de Cuillé. Un super souvenir où j’ai été acclamé par le public pour venir chercher mon prix. J’ai beaucoup de souvenirs avec des taureaux, des raseteurs, des rasets… A St Gilles, j’ai le souvenir d’un quart d’heure avec des rasets impressionnants à Andalou. J’avais cette fougue de la jeunesse, je calculais moins. C’est pour ça qu’il vaut mieux commencer jeune. Plus on prend de l’âge, plus on calcule.

Quels sont les taureaux qui ont marqué ta carrière ?

Ce sont les taureaux qui m’ont fait le plus peur : Yvan, Montvert, Mathis aussi, un bon taureau mais qui me faisait moins peur. Andalou également était un taureau très difficile qui aurait mérité un Bioù d’or. Pour moi le taureau le plus difficile que j’ai raseté dans ma carrière, c’est Garlan. J’avais du mal à dormir la veille quand je savais que je devais l’affronter le lendemain. Je n’étais pas un grand raseteur, mais mon défi était de raseter tous les taureaux. J’ai de bons souvenirs avec Garlan, lors d’une grande course à Lunel où je lui fis un raset de fou et où je m’en suis sorti par miracle. J’ai toujours levé sur les grands taureaux, même sur Garlan, car je me forçais à réussir, à le faire, pour sortir du lot. Aujourd’hui, les mentalités ont changé, il y a moins cette envie de réussir, de se surpasser.

Quel est le bilan de ta carrière de raseteur ?

J’aurais aimé gagner plus de trophées. Mais je n’étais pas un gros leveur de rubans. Ma carrière a été ce qu’elle a été. J’avais envie de gagner. Quand je rentrais en piste, je voulais être le meilleur. C’est ce qui a bien changé aujourd’hui. Pour moi, raseter, c’est être le leader, mener la course, être le numéro un.
Je suis un raseteur par passion. J’aurais aimé faire mieux, j’ai quelques regrets. Mais je me suis toujours remis en question pour mieux avancer. Après chaque blessure, je me suis toujours relevé. Les coups de cornes n’ont pas été pour moi des blessures graves. Les blessures graves ont été physiques avec mon genou qui m’a empêché de réaliser ma passion pleinement. Je suis fier de moi d’avoir pu revenir plus fort pour gagner.

Retrouvez le reportage complet sur Toril TV => https://toril.tv/programs/damien-moutet

N’hésitez pas à nous suivre sur : Toril TV pour des interviews et des reportages inédits. Et pour les futurs évènements c’est par ici : Agenda et dates. Pour finir, n’hésitez pas à activer les notifications pour être au courant de nos dernières actualités !